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Aurélie Valognes : "Pour être heureux, fuguons plus souvent !"

Aurélie Valognes : "Pour être heureux, fuguons plus souvent !"

Un article rédigé par Vincent Belotti - RCF, le 7 mai 2025 - Modifié le 12 mai 2025
Il était une joieAurélie Valognes : "Pour être heureux, fuguons plus souvent !"

"Mémé dans les orties", "En voiture Simone", "Né sous une bonne étoile", autant de titres qui depuis 2016 ont popularisé Aurélie Valognes, l'une des dix auteures les plus lues aujourd'hui en France. Son onzième livre "La fugue" vient de sortir aux éditions Jean-Claude Lattès. L'occasion de revenir sur le parcours d'une romancière attachante, le rachat du manoir breton de Jane Birkin et de lever le voile sur ses petits secrets de bonheur.

©Philippe Matsas/ Editions JC Lattès©Philippe Matsas/ Editions JC Lattès

Mais qu’est-ce qui a bien pu pousser Inès, mariée et mère de deux enfants étudiants, à tout quitter pour s’installer dans une maison perdue au bord du Finistère ? C ’est la question point de départ de ce nouveau roman. "La fugue". Un sujet qui a toujours inspiré l'écrivaine "Toute petite déjà, puis ado", explique-t-elle "je voulais fuguer pour rejoindre ma grand-mère. Et puis plus tard, confinée avec ma famille et mes beaux-parents, j’ai eu aussi envie de faire mon sac et de partir. Parce que parfois on étouffe dans sa vie et qu’on a besoin d’être seule. Et là, j’avais envie d’une héroïne qui ose quelque chose qu’on n’ose pas faire et qui s’en va pour de vrai."

Sur les traces de Jane Birkin 

Toiture qui fuit, murs à repeindre, jardin laissé en friche. A travers cette maison, c’est tout un travail de reconstruction qu’Inès va entreprendre pour elle-même. Des lieux imprégnés des traces de l’ancienne propriétaire. Une fiction rejointe par la réalité, puisque tout récemment, l'auteure de "La lignée" a racheté le manoir breton de Jane Birkin, décédée en septembre 2023. "La maison m’a soufflé deux trois mots, deux trois couleurs, deux trois ambiances, des odeurs aussi et elle s’est invitée dans les pages du livre." Un bâtiment de 460 m2, que la nouvelle propriétaire a décidé aussi d’ouvrir régulièrement comme résidence d’accueil pour écrivaines. 

Des romans plus personnels

Réorienter sa vie, c’est aussi le parcours de cette native des Hauts de Seine. Un rêve, petite fille, de devenir écrivain, avant d’entamer des études de commerce, travailler dans la communication d’entreprise, suivre son mari à l’étranger et le déclic de l’écriture, avec les premiers succès en 2016 "Mémé dans les orties" suivi de "En voiture Simone". Pour autant, l’auteure se défend des parallèles : "J’ai une vie équilibrée où je n’ai pas eu besoin de tout plaquer pour fuguer. Par contre, comme Inès, j’aime la solitude, avoir du silence, écouter le chant des oiseaux, lire infiniment. Je lui ai donné des choses de moi. Et mes trois derniers romans sont extrêmement personnels, tout en n’étant jamais ce que je peux vivre au quotidien. ». En attendant le prochain, c’est l’heure des questions Bonheur !

QUESTIONS BONHEUR

Le matin, quand vous vous levez, est-ce que c’est tout de suite de bonne humeur, façon "famille Ricoré©", ou c'est plutôt "Arrache -toi de là" version Renaud, tant que j'ai pas bu mon café ?

Moi, je suis la team Renaud ! Non, non, je me lève exprès plus d'une demi-heure avant tout le monde, parce que je ne suis vraiment pas fréquentable. J'allume les lumières pour les enfants, je les fais se lever. Et après, je m'enferme dans la cuisine et je prends mon lait matcha toute seule avec la chienne, dans un silence de cathédrale, à regarder le lever du soleil. Ensuite, tout le monde descend et là, je peux être à peu près sociable et de bonne humeur !

Donc, il faut un petit sas … 

Il faut un petit sas. Oui, de solitude et de temps.

Quand vous avez un petit coup de déprime, qu'est-ce que vous faites pour vous remonter le moral ? 

Souvent, ce qui marche hyper bien, c'est de lire un livre. Et parfois, on n'a pas envie même de lire alors qu'on est passionné. Donc j'essaye de mettre de la musique, ce qui vraiment me porte. Mais parfois, on n'a pas envie non plus, même avec de la très bonne musique. Donc ce qui marche le mieux pour moi, c'est de sortir, de prendre ma chienne et d'aller la promener. Dans une balade où je sais que je vais voir la mer, les arbres, écouter les oiseaux chanter. Et plus je prends des chemins de traverse, plus on se laisse perdre, plus je peux enfin décrocher de mon mental, qui ne fait que cogiter et être plus dans l'instant présent. Donc, c'est surtout d'être en mode contemplation, et pour ça, plutôt dans l'action, en me baladant.

Est-ce qu'il y a une personne qui a beaucoup compté dans votre vie personnelle ou professionnelle et à qui, aujourd'hui, vous avez vraiment envie de dire merci ?

Je dirais ma grand-mère.

Pourquoi votre grand-mère ?

Parce que quand on est enfant, on n'a pas toujours l'oreille de quelqu'un qui va nous écouter quand on parle. Nos parents, ils n'ont pas le temps. Et quand j'allais voir ma grand-mère, elle m'écoutait comme si j'étais quelqu'un d'important, comme si j'étais une adulte. Et quand je lui ai dit à 6 ans, ça y est, mémé, J'ai trouvé : quand je serai grande, je serai écrivain, elle m'a offert un stylo. Donc, je crois qu'elle a toujours été là dans mes plus grands rêves et mes plus grandes folies. Et donc, je sais que j'ai une chance folle, voilà, c'est avoir des adultes bienveillants qui nous tendent la main, quand nous-mêmes, on doute beaucoup.

Pour terminer, vous connaissez le dicton "Pour vivre heureux, vivons cachés", mais pour vous, pour vivre heureuse, il faudrait vivre comment ? En fuguant plus souvent ?

Oui, très bonne idée ! Je pense aussi en cherchant chaque jour les petites joies qui nous font repasser vraiment au-dessus de la surface de l'eau. Moi, je sais, quand je me lève, je choisis la tasse qui va bien aller Je choisis le thé que je vais vouloir me faire. Chaque petit détail nous met plus ou moins en joie et parfois, Il suffit effectivement de fuguer, prendre sa voiture. Aller 5 km plus loin, s’offrir juste un spectacle naturel incroyable, une bulle de silence et de solitude. Donc, oui, bien sûr que les autres nous donnent une énergie folle, mais parfois pour la rendre aussi au centuple et pouvoir transmettre davantage, il faut savoir se retrouver soi.

 


"La fugue" d'Aurélie Valognes, publié aux éditions Jean-Claude Lattès. A signaler aussi la sortie de son précédent "La lignée" aux éditions "le livre de poche"

©RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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