Au Musée de la carte postale d'Antibes, 3000 cartes à découvrir

Une passion devenue musée

Tout commence par un coup de cœur. “Quand j’avais 18 ans, j’étais sur un marché et je suis tombé sur des cartes qui faisaient de la musique, avec les paroles imprimées dessus. J’ai trouvé ça génial, on pouvait envoyer un tube écouté à Paris, et quelques jours plus tard, il arrivait à Nice”, se rappelle Christian Deflandre, passionné et fondateur du Musée de la Carte postale d'Antibes. De cette trouvaille, est née chez le collectionneur une vraie passion. Un intérêt qui le pousse à ouvrir en 2000, le Musée de la Carte Postale pour partager cette collection. “Ce n’est pas simple d’ouvrir un musée. Il y a tous les soucis administratifs, mais comme j’étais passionné, j’ai voulu créer le musée que j’aurais aimé découvrir lorsque j’ai connu la carte postale", explique-t-il.

Le musée d’Antibes propose aujourd’hui des milliers de cartes basées uniquement sur la collection personnelle de Christian Deflandre. De 1900 à 1920, le collectionneur considère que c'est l’âge d’or de la carte postale. On retrouve une immensité de cartes de cette période. Des images qui sont aujourd’hui devenues rares, mais qui racontent l’histoire de la France d'une autre époque. “On apprend énormément de choses en regardant des cartes postales. Elles rythmaient la vie des gens avant la Première guerre mondiale, c’était un peu l’ancêtre des réseaux sociaux”, souligne-t-il.

Les cartes postales qu'apprécie le collectionneur traitent de thèmes variés, l’art, la musique, la médecine. “ Pas besoin d’être connaisseur pour venir au musée, 90  % des visiteurs sont de simples curieux, qui viennent parfois du monde entier. Certains découvrent la vie de leur grand-père ou arrière-grand-père au travers des cartes," finit-il, un moyen différent de connaître la vie de nos ancêtres. 

Une pratique fragilisée mais toujours vivante

Aujourd’hui, la carte postale perd en popularité. "Je vois les tourniquets disparaître peu à peu sur la Côte d’Azur. Tout le monde fait des photos car c’est gratuit. Pour envoyer un carte postale, il faut la choisir, l’acheter, trouver un timbre, ce qui coûte cher", déplore Christian Deflandre. Seules certaines personnes âgées conservent encore ce geste.

Derrière cet objet, se cache un véritable savoir-faire artistique. “À l’époque, les premières cartes en couleur étaient imprimées en chromolithographie, cela demandait de vraies connaissances en imprimerie. Les encres étaient faites de produits naturels, ce qui explique que les bleus restent bleus et les rouges aussi éclatants encore aujourd’hui”. De grands peintres devenus célèbres ont d’ailleurs commencé leur carrière en dessinant des cartes postales. Aujourd’hui encore, certains artistes continuent de créer de petites séries de cartes, souvent des peintres ou des paysagistes. Ils proposent quelques tirages pour les touristes de passage.