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Agustin Galiana : "Pour vivre heureux, il ne faut pas hésiter à se remercier !"

Agustin Galiana : "Pour vivre heureux, il ne faut pas hésiter à se remercier !"

Un article rédigé par Vincent Belotti - RCF, le 9 novembre 2025 - Modifié le 10 novembre 2025
Il était une joieAgustin Galiana : "Pour vivre heureux, il ne faut pas hésiter à se remercier !"

C'est le plus français des comédiens espagnols. Révélé dans la série "Clem" avec Victoria Abril, c'est aussi un chanteur et un danseur hors pair. Tout un parcours raconté dans "Un homme debout" publié chez Deluc, où il revient sur les failles qui l'ont aussi construit. Petits secrets de bonheur d'un artiste qui ne dédaigne pas à l'occasion de bricoler ou faire le ménage !

© Editions Leduc© Editions Leduc

 


Vila Joyosa. "La ville de la joie". C’est dans ce village du bord de mer, près d’Alicante et "au parfum de chocolat" lié à la fabrique locale que le petit Agustin a grandi. Un décor de carte postale pourtant assombri par l’ombre d’une petite sœur décédée –sujet tabou dont il n’apprendra l’existence qu’à 32 ans -  marqué aussi à 6 ans par le divorce de ses parents. C’est dans ce contexte perturbé qu’une passion exutoire va naitre : celle de la danse "J’étais fasciné de voir ma mère danser. Je la trouvais tellement belle et lumineuse. Elle oubliait tous ses soucis et les miens avec." confie le futur "fils" de Victoria Abril.

Serveur et guide touristique

Embrasser une carrière artistique. "Pas interdit, mais pas permis non plus" par des parents tous deux enseignants et soucieux de l’avenir de leur fils. C’est d’abord comme acteur dans des séries espagnoles, puis chanteur, qu’Agustín tente sa chance à Valence, avant Madrid. Mais le succès se fait attend. C’est à Paris qu’il décide de repartir de zéro, comme serveur de bistrot, vendeur de vêtements et guide touristique. "Ca m’a fait un bien fou. J’ai retrouvé mon "métier", raconteur d’histoire. J’ai pu émouvoir les gens, gagner de l’argent et des amis." La suite, ce sera la télé, notamment la série Clem qui le révèlera et la finale remportée de Danse avec les stars en 2017. Plus qu’un trophée, une "véritable revanche de la vie."

Questions bonheur

Agustin, si la danse vous a rendu particulièrement heureux, au quotidien, quels sont vos petits secrets de bonheur ? Quand vous vous levez le matin, est-ce que c'est tout de "Viva la vida" ou au contraire "Déjame en paz", laissez -moi tranquille, jusqu'à ce que je prenne mon petit déjeuner ? 

Non, moi je me réveille de bonne humeur. 

Et qu'est-ce qui vous met de bonne humeur justement ?

Simplement le fait de pouvoir me réveiller, d'avoir deux bras, deux mains, deux jambes. Dès que je me réveille, je fais une méditation. Pour moi c'est sacré. Et je crois aussi beaucoup aux affirmations : "Aujourd'hui, tu vas voir une journée de "ouf !", ça va être une journée merveilleuse." Et je me le dis, je le crois. Et comme ça, je l'ai !

C’est la méthode Coué alors ? 

 Bah oui ! (rires)

Quand vous avez un petit coup de déprime, et ça a souvent été le cas dans votre jeunesse, qu'est-ce que vous faites pour vous remonter le moral ? 

Déjà. je l'assume et je l'accepte. Je m'installe un peu avec ma tristesse, à côté et je lui dis : "Voilà : bienvenue, je suis content de te voir. T'es contente ? T'es déjà passée par moi ? Allez, bye ! "

Tout simplement. Et ça suffit ? 

Non. Ca ne suffit pas. Mais je l'accepte. Parce que si vous ne l'acceptez pas, vous ne pouvez pas la changer. Elle va rester coincée. Du coup, je préfère pleurer dix minutes, me vider et continuer ma journée. Après, il n'y a rien de mieux d’appeler un ami, danser un peu à la maison, faire le ménage…Ordonner la maison, ça met du bien dans la tête ! 

Est-ce qu'il y a un lieu qui vous fait du bien, où vous aimez bien vous réfugier ? 

Oui, ma maison en Espagne. C'est un endroit magnifique. Je suis au milieu de la nature, dans une vallée. Elle est verte, magnifique. Et j'adore aller là-bas, bricoler, ça me vide la tête. Et j'adore aller à la plage aussi, m’y installer et regarder la mer. L'entendre, respirer l'odeur de la mer. Tout ça, ça me fait du bien. 

Question gratitude: est-ce qu'il y a une personne qui a beaucoup compté dans votre vie et à qui vous avez vraiment envie de dire merci aujourd'hui...

D’abord, merci à ma maman. C’est elle qui m'a donné la vie et qui est toujours là pour moi, même si pendant un moment, on a pris des distances. Je voudrais la remercier pour tout ce qu'elle fait pour moi. Après, il y a mon ami Fabrice, qui m’accueilli à Paris, sans me juger. C'est une des personnes les plus généreuses que j'ai connues dans ma vie. Et je ne peux pas m'empêcher de remercier mon meilleur ami et manager Christian Puech qui a changé ma vie artistique. 

Je pensais aussi à votre grand-mère, Carmina. Elle a beaucoup compté pour vous … 

Evidemment, ma grand-mère Carmina. C'est une étoile qui m'illumine et qui m’éclaire tous les jours et à qui je pense à chaque fois que je ne sais pas faire quelque chose. Je me dis "Qu'est-ce qu’elle ferait, qu'est-ce qu'elle me dirait ?"  C'était une des femmes les plus honnêtes, la plus clean que j’ai rencontrée dans ma vie. 

Je pensais aussi à Victoria Abril, votre partenaire dans la série "Clem", qui a insisté pour que vous ayez le rôle de son fils, ce qui n’était pas gagné au départ ... 

Oui. Dès qu'elle a vu mes essais ... Elle a été très emballée et après, quand on a commencé à tourner, elle demandait à la production d'écrire plus de séquences avec moi. Victoria, c'est ma mère de cinéma. J’ai beaucoup appris avec elle. On a travaillé ensemble pendant 3-4 ans. Et c’est quelqu’un que j’admire toujours.

Pour terminer, vous connaissez le dicton "Pour vivre heureux, vivons cachés". Mais pour vous, pour vivre heureux, il faudrait vivre comment ? 

Il faut vivre en liberté. C'est-à-dire qu'il faut avoir la liberté de pouvoir s'écouter, de trouver ce qu'on veut faire. En fait, on ne peut pas vivre sans trouver sa passion. C’est mon cas. Donc, j’encourage tout le monde à avoir le courage de trouver sa passion. Même s'il pense que c'est difficile, il faut écouter notre cœur, nos tripes. Mon papa me disait toujours : "Quand tu retrouves une difficulté, il faut aller vers elle parce que c'est l'unique façon de la casser et de la dépasser."

Et vous l'avez vécu ? 

Imagine que je n'aurais pas osé venir en France, quitter mon pays, eu tous les cadeaux que la France m'a offert, tout l'amour du public, tous les projets que j'ai pu faire. J'ai dit merci à tous ces gens qui me suivent aujourd'hui et tous les producteurs qui me donnent des opportunités. Mais je me dis aussi merci à moi. Parce que je suis très reconnaissant de ce mec qui était en dépression à ce moment-là et qui a décidé, sans parler la langue, de prendre son courage et de traverser la frontière franco-espagnole pour venir en France et essayer quelque chose ici. Donc je me remercie beaucoup moi-même !

Il faut donc se remercier ? 

Oui, évidemment. On ne va pas se punir tout le temps. On se met déjà assez de pression. Il faut savoir reconnaitre les bonnes choses qu’on a fait dans sa vie ! 

 


"Un homme debout" est publié aux éditions Leduc, avec des photos illustrant jeunesse et carrière.

©RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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