Dans l’archipel de Lérins (Alpes-Maritimes), sur l’ile Saint-Honorat, l’abbaye de la communauté cistercienne a inspiré de nombreux artistes, du Moyen Âge à nos jours. Tour d’horizon avec frère Vincent, l'un des moines de l'abbaye, formé en histoire de l'art et missionné pour l’entretien du patrimoine.
Les moines cisterciens séjournent encore dans l’abbaye de Lérins et accueillent tous les publics pour des retraites ou des séjours de vacances. Bordé par l'eau turquoise, ce lieu a inspiré et touché de nombreux artistes, aussi bien croyants que laïcs.
Les vitraux du cloître et de la chapelle Sainte-Croix viennent tout juste d’être terminés. Depuis 2020, la tour monastère est restaurée pour recréer un lieu de culte et de prière pour les visiteurs, les frères et les hôtes. L'architecte dominicain Charles Desjobert a été missionné pour travailler sur l'aménagement liturgique de la chapelle située dans la tour. Il a appelé l'artiste Vera Molnár, pionnière de l'abstraction géométrique, qui a déclaré : "Vous me donnez l'occasion de dessiner les portes du ciel". Onze cartons de vitraux réalisés à Paris par les ateliers du chemin sont aujourd'hui posés dans la tour.
Dès cet été, le public pourra découvrir ces joyaux qui "créent un climat d'intériorité et mettent un peu à l'écart puisqu'on n'a plus cette transparence immédiate vers l'extérieur", témoigne frère Vincent.
Dans l’église abbatiale, une très belle œuvre d'art datant du XVe siècle a trouvé sa juste place. Il s’agit d’un Christ en croix, souriant. Il vient d'une abbaye cistercienne de Bourgogne. Ce sourire évoque la victoire du Christ sur la mort.
"Cette sculpture touche beaucoup les gens et a aussi marqué des historiens de l'art qui ont travaillé sur ce thème du Christ en croix", situe frère Vincent. Pendant tout le Triduum pascal, elle est déplacée permettant aux fidèles de la vénérer.
Dans le réfectoire de l’abbaye trône une toile de grandes dimensions représentant la Cène. L’œuvre d’art est signée par Henri Pinta, peintre marseillais amoureux du lieu. En 1900, les moines de Lérins lui ont commandé cette toile très réaliste et avec un style assez orientaliste.
Une fois par an, le cloître est ouvert au public à l’occasion des Journées européennes du patrimoine. "C'est une très belle représentation qui marque beaucoup les visiteurs, elle a vraiment une grande présence aujourd'hui dans le réfectoire", souligne frère Vincent.
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