À la découverte du sanctuaire de la Sainte-Baume, en Provence
Situé à flanc de falaise, le sanctuaire de la Sainte-Baume attire des milliers de visiteurs. C'est là que sont conservées des reliques de Marie-Madeleine. Mais sont-elles vraiment celles de cet éminent personnage des Évangiles ? Valentin Tricon est parti à la découverte de ce haut lieu spirituel, emblématique de la Provence.
©Emeric Fohlen / Hans LucasLa beauté des lieux, le chant des cigales, la bonhomie des habitants, la ferveur des pèlerins... Entre Saint-Maximin et le sanctuaire de la Sainte-Baume, tout invite à l'apaisement. C'est justement pour recevoir des grâces de consolation, d'apaisement, de miséricorde, que des milliers de pèlerins se rendent chaque année à la grotte où a vécu Marie-Madeleine, l'un des personnages les plus importants du Nouveau Testament.
La gigantesque basilique de Saint-Maximin
Saint-Maximin-la-Sainte-Baume, 17.000 habitants. "Un village où il fait bon vivre c’est mon village, c’est le village que je préfère", confie fièrement Gérard. Il conduit notre journaliste Valentin Tricon jusqu’au parvis de la basilique. C'est là que l'enfant du pays se rend à vélo chaque fois qu’il rentre de voyage, comme un petit pèlerinage. En ce jour de marché, il y a du monde sur le parvis. L’édifice est là, qui domine le village avec ses 29 mètres de hauteur, ses 73 mètres de longueur et ses 43 mètres de large. C’est le plus grand édifice gothique de Provence - pour Gérard, l’enfant du pays, "c’est un des plus beaux !"
Depuis le parvis, le visiteur éprouve une impression d’immensité. "Ses dimensions sont spectaculaires par rapport aux églises du Var, c’est la plus grande basilique avec la collégiale Saint-Martin de Lorgues, qui est de dimensions assez proches", observe le Père Florian Racine, recteur de la basilique. Cet édifice gigantesque, on le doit à Charles II d’Anjou, neveu du roi saint Louis, qui a décidé sa construction en 1295. Tout est parti d’une découverte quelques années plus tôt : celle des reliques de Marie-Madeleine.
Troisième tombeau de la chrétienté : c’est le titre que porte la basilique, c’est-à-dire un édifice destiné à accueillir les pèlerins. Le premier tombeau de la chrétienté étant le Saint-Sépulcre, à Jérusalem, basilique bâtie sur l’emplacement tombeau du Christ.
Le second tombeau de la chrétienté est celui de Pierre, sur lequel est construit la basilique Saint-Pierre de Rome. "Les tombeaux des apôtres aussi sont appelés troisièmes tombeaux de la chrétienté", précise le recteur. Marie-Madeleine, première personne à avoir vu le Christ ressuscité, est considérée dans le christianisme comme l’apôtre des apôtres.
Un sanctuaire à flanc de falaise
Saint-Maximin-la-Sainte-Baume est la porte d’entrée du massif de la Sainte-Baume. On repère de loin sa barre rocheuse. Le parc naturel s’étend sur 85.000 hectares et regroupe vingt-huit communes réparties sur le Var et les Bouches-du-Rhône. Le village de Plan d’Aups, au cœur du parc, est l’un des points les plus fréquentés par les marcheurs. En cette période estivale la fréquentation est régulée en raison du risque d’incendie.
C’est de là que part Valentin Tricon pour monter jusqu’à la fameuse grotte, le sanctuaire de la Sainte-Baume. En général les pèlerins commencent par la grotte puis se rendent à la basilique. L’effort physique étant associé à une démarche pénitentielle. Il faut tout de même un bon souffle pour gravir les 150 marches au pied de la grotte.
Une fois au sanctuaire, située à flanc de falaise, le pèlerin y savoure un peu de fraîcheur après la montée éprouvante en ce mois de juillet. La grotte, naturelle, a été aménagée en lieu de culte. Tout a été reconstruit au XIXe siècle après la Révolution française. On y trouve un autel, des statues… seule celle de la Vierge est ancienne, sauvée par les habitants de Saint-Maximin.
On sait que Marie-Madeleine est restée trente ans à la grotte
Les reliques de Marie-Madeleine
Dans la basilique de Saint-Maximin comme au sanctuaire sont conservées les précieuses reliques. Mais peut-on être sûr que ce sont celles de Marie-Madeleine ? "Les analyses ne peuvent pas dire que ce sont les reliques de Marie-Madeleine, répond l’abbé Stéphane Morin, délégué épiscopal chargé des reliques pour le diocèse de Fréjus-Toulon. Il semble prouvé qu’il s’agit du corps d’une femme d’origine méditerranéenne, probablement orientale, autour de 50 ans, se mettant une sorte d’argile teinté dans les cheveux."
"On sait que Marie-Madeleine est restée trente ans à la grotte, nous dit Frère Patrick-Marie Bozo, prieur du couvent et recteur du sanctuaire de la Sainte-Baume. Ce que rapporte la tradition, c’est qu’elle est élevée sept fois par jour par les anges jusqu’au sommet de la montagne et qu’ensuite elle redescend dans la vallée et elle meurt à Saint-Maximin." Marie-Madeleine aurait-elle mené en Provence une vie d’ermite ? C’est un mystère, "la vocation d’ermite telle qu’on la connait aujourd’hui n’existait pas à l’époque", précise le dominicain.
Quoi qu’il en soit, les pèlerins viennent ici trouver au sanctuaire des grâces de miséricorde, de renouvellement de leur foi et aussi la force de témoigner. Autant de grâces que Marie-Madeleine a reçues dans les Évangiles. Le chemin de la consolation mis en place il y a dix ans, propose une démarche pour les parents qui ont perdu un enfant, peuvent mettre une plaque pour avoir un lieu de recueillement.


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