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A Angers, les cinémas sont encore loin de faire le plein
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A Angers, les cinémas sont encore loin de faire le plein

Un article rédigé par Marion Bastit - RCF Anjou - RCF Anjou,  -  Modifié le 17 juillet 2023
Deux fois moins de spectateurs en septembre que l'an dernier : c'est le bilan des cinémas d'Angers, 3 mois après leur réouverture. Plus que la peur du Covid, ils pointent le manque de films.
2020 RCF Anjou - A Angers, le cinéma Les 400 Coups affiche une fréquentation en baisse de 40 % au mois de septembre par rapport à l'an dernier. 2020 RCF Anjou - A Angers, le cinéma Les 400 Coups affiche une fréquentation en baisse de 40 % au mois de septembre par rapport à l'an dernier.

Trois mois après la réouverture des cinémas, les spectateurs sont-ils vraiment revenus dans les salles ? En tout cas, pas cet été, où le nombre d’entrées a chuté de 66 % par rapport à l’année dernière en France.

Les règles sanitaires ont évolué au cours de l’été : d’abord, un fauteuil vide entre chaque groupe ; ensuite, le port du masque en salle ; puis les deux, depuis le classement du Maine-et-Loire en zone rouge le 11 septembre.

Un retour progressif

A Angers, les deux cinémas ont rouvert le 22 juin, dès que ça a été permis par le gouvernement. Trois mois plus tard, le petit cinéma s’en sort un peu mieux que le gros.

Avec ses douze salles, le cinéma Pathé peut accueillir 2 450 spectateurs en temps normal, un peu moins en ce moment, distanciation oblige, mais il est encore loin de faire le plein, même si les spectateurs reviennent progressivement.

Un manque de blockbusters US

« Le mois de juillet a été très compliqué, avec moins 75 % de fréquentation, car on n’avait pas de films à proposer, explique Jean Hulin, le directeur du cinéma. Grâce à la sortie de films français en août, les spectateurs sont revenus : on a fait moins 60 % en août, moins 50 % en septembre. »

Plus que la peur du Covid-19, il pointe le manque de films états-uniens, qui représentent la moitié des entrées en France. « Ce qui nous a beaucoup pénalisé, c’est que les distributeurs de films américains n’osaient pas sortir leurs films. »

« On a passé un été sans "grosses machines" américaines, qui sont importantes pour les cinémas l’été, car on touche un public qui aime bien voir des Pixar, des Disney, des grosses comédies… Le problème aujourd’hui, c’est qu’on n’a pas assez de films attractifs. »

Il a fallu attendre la sortie de Tenet, de Christopher Nolan, seul blockbuster hollywoodien de l’été, le 28 août, pour que le cinéma repasse à quatre séances par jour. Depuis le 22 juin, il n’y en avait que trois, contre cinq d’habitude.

Un public de fidèles "en manque"

Aux 400 Coups, cinéma d'art et d'essai de 800 places en centre-ville, si on a réduit le nombre de séances à quatre par jour au lieu de cinq, c’est avant tout pour avoir le temps d’aérer les sept salles entre deux séances.

« On s’en sort relativement bien, estime Anne-Juliette Jolivet, la programmatrice. On a un public fidélisé qui est revenu assez rapidement. Il était très content, j’ai même rencontré des gens qui ont vu plein de films dès que ça a rouvert, parce qu’ils étaient en manque. »

« En revanche, le public plus ponctuel ne vient pas au cinéma, ou très peu,

constate-t-elle. D’abord, il y a des films peut-être moins porteurs, moins nombreux, même si notre offre est très variée. Ensuite, ça a été l’été et il a fait très beau, ce qui n’est pas propice pour venir voir des films pour la plupart des gens. »

« On a quand même passé des mois avec très très très peu de public, confie-t-elle. Là en septembre, on est à moins 40 % de fréquentation par rapport à l’année dernière. » Et c’est un film français, Eté 85, de François Ozon, qui a attiré le plus de spectateurs cet été.

Le port du masque rassure

Les deux cinémas d’Angers font en tout cas le même constat : le port du masque en salle, loin de faire fuir les spectateurs, semble au contraire les avoir rassurés. « Le samedi où c’est entré en vigueur, on a fait notre meilleur week-end de l’été ! » raconte même Jean Hulin.

Aujourd’hui, les deux établissements ont recours au chômage partiel, prolongé jusqu’à fin 2020 pour les cinémas. Au Pathé, les 25 salariés travaillent tous à 50 %. Il est encore trop tôt pour évaluer les pertes, compensées en partie par les aides de l’Etat.

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