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78e Festival de Cannes : le dress code du tapis rouge : entre rigueur retrouvée et assouplissements inattendus

78e Festival de Cannes : le dress code du tapis rouge : entre rigueur retrouvée et assouplissements inattendus

Un article rédigé par Pierre Germay, au Festival de Cannes - le 19 mai 2025 - Modifié le 19 mai 2025

Quelques heures à peine avant l’ouverture, le Festival a communiqué son nouveau dress-code. Autrement dit les consignes à suivre pour monter les marches lors des projections officielles, avec la tenue de soirée correcte.

Bichonné le fameux tapis rouge objet du nouveau code vestimentaire ! © Pierre GermayBichonné le fameux tapis rouge objet du nouveau code vestimentaire ! © Pierre Germay

L’an passé, beaucoup s’étaient fait la remarque : alors que le combat des femmes pour être autre chose que l’objet du désir libidineux des hommes avait occupé le devant de la scène souvent avec à-propos, on avait assisté à des montées des marches sur fond de tapis rouge avec, plus que jamais, sa cohorte de femmes aux tenues de soirée toujours plus enjôleuses et suggestives, parfois même transparentes, sous couvert du glamour et de vitrine pour la haute couture made in France.

Le nouveau dress code

La direction du Festival a-t-elle médité ce paradoxe ? Toujours est-il qu’un nouveau dress code, ou code vestimentaire en français dans le texte, a vu le jour, détaillé sur le site officiel du Festival : « Pour les séances de gala du Grand Théâtre Lumière, autour de 19h et 22h, en présence des équipes artistiques, une tenue de soirée (robe longue, smoking) est demandée », peut-on lire.

Mais l’organisation précise toutefois que, « À défaut, sont également autorisés une petite robe noire, une robe de cocktail, un tailleur-pantalon de couleur sombre, un top habillé avec un pantalon noir, pour les femmes, un costume noir ou bleu marine avec nœud papillon ou cravate sombre pour les hommes ». Et donc les couleurs, rouge, jaune… ne sont donc plus les bienvenues !

La rigueur retrouvée

Soit un étonnant mélange de rigueur retrouvée et d’assouplissement inattendu. La rigueur tout d’abord : vu la recrudescence de tenues de plus en plus osées comme la robe transparente de la mannequin américaine Bella Hadid ou la tenue ajourée de Naomi Campbell l’an passé, le règlement s’est fendu de cette motivation : « Pour des raisons de décence, la nudité est interdite sur le tapis rouge, ainsi que dans tout autre lieu du Festival ».

Plus étonnante, cette nouvelle précision : « Les tenues dont le volume entrave la bonne circulation des invités et complique l’assise dans la salle » sont également proscrites ! Or donc, Halle Berry, membre du jury cette année, a dû dare-dare se trouver une autre tenue, sa robe initialement prévue étant trop volumineuse du fait de sa traîne !

Braver les interdits ?

Quand on sait qu’un modèle de robe d’Yves Saint-Laurent pour la montée des marches demande 200 heures de travail en atelier, à Paris, s’entendre dire, le cas échéant, qu’elle ne pourra être portée faute de conformité à un dress code sorti de nulle part à la dernière minute, c’est plutôt dingue.

Quelques rebelles ont tout de même bravé l’interdit. Ainsi la mannequin germano-américaine Heidi Klum s’est exhibée dans une robe bustier rose à la traîne longue de presque deux mètres, sans se voir interdire la montée des marches, sanction pourtant expressément prévue par le nouveau règlement !

Assouplissements inattendus

Rigueur retrouvée donc, mais assouplissements inattendus par ailleurs. Ainsi, plus aucune exigence de talons aiguilles pour les femmes, pour le plus grand bonheur, avoué en conférence de presse, de Juliette Binoche ! C’est que certaines actrices, plus à l’aise pour gravir les célèbres vingt-quatre marches chaussées d’escarpins à talons plats, s’étaient déjà occasionnées une entorse !

Que dit au juste le règlement ? « Des chaussures et sandales élégantes avec ou sans talon » sont autorisées. Exit donc les baskets, absolument proscrites. Mais quid alors de Julia Roberts en 2016 et de Kristen Stewart en 2017 qui ont gravi les marches… pieds nus ?! Imaginerait-on aujourd’hui un Cerbère chargé de faire respecter le règlement et interdire la montée des marches à Julia Roberts arrivant pieds nus ?

Pour les messieurs : la révolution !

Et les messieurs ? Le sacro-saint smoking n’est plus de rigueur, une révolution ! Un costume bleu ou noir avec cravate est désormais admis. Et le fameux nœud papillon n’est plus de rigueur non plus. Seconde révolution ! Fin du siècle passé, Bernard Giraudeau s’était pourtant vu interdire l’entrée faute d’avoir son indispensable nœud papillon !

Époque révolue. À tort ou à raison ? Demandez aux photographes accrédités sur les marches du Palais ce qu’ils en pensent, eux qui se régalaient des décolletés pigeonnants et fesses rebondies plus que suggestives de belles d’un soir, stars ou anonymes. Machisme insupportable, d'un autre temps ?

Un juste milieu

On en revient donc au paradoxe évoqué l’an passé et rappelé en début d’article : il faudra trouver un juste milieu qui ne froisse personne, mais continue d’aguicher les spectateurs tout simplement sensibles à ce qui est beau. Quand s’est porté avec élégance et noblesse.

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