78e Festival de Cannes : Il était une fois en Amérique… un Robert De Niro peu prolixe
Considéré comme l’un des plus grands acteurs et des plus influents de sa génération, Robert De Niro commence sa carrière à la fin des années ’60. Et si c’est avec les plus grands réalisateurs d’Hollywood comme Brian De Palma ou Martin Scorsese qu’il connaît ses premiers succès, on ignore souvent que ses premières apparitions au cinéma, il les doit à Marcel Carné : en effet, il a été deux fois figurant pour le cinéaste français, comme client dans un dîner de « Trois chambres à Manhattan » en 1965, puis à nouveau comme client, chez Popov cette fois, dans « Les jeunes Loups », en 1968. Authentique !
Robert De Niro, les cheveux encore gris, à Cannes, en 2023 © Pierre GermayOscar du meilleur acteur dans un second rôle pour son interprétation de Vito Corleone dans « Le Parrain, 2ᵉ partie » de Coppola en 1974 et du meilleur acteur pour son rôle de boxeur Jack La Motta dans le drame biographique « Raging Bull » de Martin Scorsese en 1980, c’est à titre personnel à l’affiche de « Voyage au bout de l’enfer » (« Dear Hunter ») de Michael Cimino dans le bourbier Vietnamien, en 1978, et du légendaire « Il était une fois en Amérique » de Sergio Leone, en 1984, sous les traits du mafieux David Aaronson dit « Noodles » au cœur de la prohibition, que je l’ai préféré.
Rencontre avec son public
Après avoir reçu le soir de l’ouverture du Festival une Palme d’or d’honneur pour l’ensemble de sa carrière, Robert De Niro a rencontré durant environ une heure et demie la presse et des festivaliers ce mercredi après-midi.
Costume beige, cheveux blancs soigneusement peignés en arrière, Robert de Niro donnait plus l’image d’un universitaire à la retraite que celle d’un mafieux repenti, comme il l’a si souvent été au cinéma !
La rencontre était menée par le photographe français JR qui réalise avec le comédien un documentaire sur ses parents, documentaire dont un extrait a été projeté en exclusivité. Si bien que c’est ce sujet qui a occupé une grande partie de l’entretien.
Entre souvenirs et regrets
De Niro confiera ainsi qu’il regrette de n’avoir pas passé plus de temps avec son père, un artiste peintre qui se prénommait Robert, comme lui, et dont il a découvert tardivement puis conservé l’atelier en l’état.
Robert De Niro s’est aussi penché sur l’avenir du cinéma, déclarant « que je ne sais pas où l’on se dirige, mais je sais que la technologie va très vite comme avec les téléphones portables ». Robby a encore précisé qu’il aime se lever tôt, aller voir des films en salles « même si les plateformes, c’est pas mal non plus ».
Peur de sa mort
Âgé de 81 ans, Robert De Niro a aussi accepté de répondre à une question sur la vieillesse et la perspective de sa mort : « J'en ai peur, mais je n’ai pas le choix, a-t-il confié, il faut apprendre à l’accepter, il faut apprendre à profiter de la vie, à prendre le bon et le mauvais. C’est tout ce qu’on peut faire ».
Connu pour être en interview un homme peu prolixe, De Niro aura laissé plus d’un spectateur de cette rencontre sur sa faim : avec une telle carrière, il a traversé le cinéma et l’Amérique durant près de soixante ans, on attendait tellement plus de sa part, des souvenirs, des anecdotes…




