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78e Festival de Cannes 2025, Robert De Niro, Palme d’or d’honneur : il faut « défendre la démocratie face à un Trump inculte » !

78e Festival de Cannes 2025, Robert De Niro, Palme d’or d’honneur : il faut « défendre la démocratie face à un Trump inculte » !

Un article rédigé par Pierre Germay, au Festival de Cannes - le 14 mai 2025 - Modifié le 14 mai 2025

C’est ce mardi soir que s’est ouvert le 78e Festival de Cannes lors d’une cérémonie marquée par une actualité internationale des plus sombres.

Léonardo Di Caprio et Robert De Niro très émuLéonardo Di Caprio et Robert De Niro très ému

Le maître de cérémonie, l’acteur français Laurent Laffite, a d’abord tenu à rendre hommage à Emilie Dequenne, l’actrice belge décédée d’un cancer il y a peu et qui était vraiment une enfant de Cannes depuis son prix d’interprétation pour « Rosetta », le film des frères Dardenne, Palme d’or en 1999.

Le cinéma citoyen

Très en verve, Laurent Laffite a poursuivi dans le contexte géopolitique qu’on connaît aujourd’hui en rappelant que « les artistes résistent tous les jours » et que « le cinéma citoyen, c’est à Cannes que ça se passe ».

Puis ce fut au tour de Juliette Binoche, la présidente du jury, de monter sur scène après la présentation des membres de son jury pour s’épancher, elle aussi, sur la situation du monde que nous connaissons aujourd’hui.

Juliette Binoche, Madame la Présidente du jury

Plus tôt dans l’après-midi, lors de la conférence de presse du jury, Madame la Présidente avait semblé embêtée par la question qui venait de lui être posée à propos de la lettre ouverte signée par 350 artistes du cinéma en soutien aux Palestiniens de la bande de Gaza, mais qu’elle n’avait pas signée.

C’est en fait le soir, sur scène, qu’elle a évoqué la situation à Gaza avec le décès de la photojournaliste palestinienne, Fatma Hassouna, tuée dans sa maison par un missile israélien le 16 avril dernier alors qu’elle venait tout juste d’apprendre que le documentaire dans lequel elle figurait était sélectionné à Cannes.

Juliette Binoche a aussi évoqué les otages israéliens toujours détenus depuis le 7 octobre 2024, rappelant encore combien « les artistes ont la possibilité de témoigner pour les autres ».

Mylène Farmer rend hommage à David Lynch

Le Festival a ensuite rendu hommage à David Lynch, le cinéaste américain décédé en janvier dernier et qui était un habitué de Cannes. C’est Mylène Farmer qui est alors apparue sur scène pour rendre cet hommage à un ami disparu avec qui elle partageait le goût de l’étrange.

Sur fond d’images de « Sailor et Lula », Palme d’or en 1990, avec Nicolas Cage et Laura Dern en cavale amoureuse et destructrice, en voiture, dans le désert, la voix de l’icône de la chanson française portée par les notes d’un piano, toute de noir vêtue, est venue bouleverser l’assistance arrachant même une larme à l’actrice et chanteuse Juliette Armanet, héroïne du film d’ouverture du Festival.

« Te chercher sans cesse, dans le ciel trouver l’amour. Moi je veux des vagues, qui submergent mon âme », fredonne alors la chanteuse. « Partout, partout, c’est fou. Je te sens près de moi », répète-t-elle lumineuse.

Robert De Niro, Palme d’or d’honneur

Ce fut ensuite le moment attendu de la remise de la Palme d’or d’honneur pour l’ensemble de sa carrière à Robert De Niro, un autre habitué de Cannes. C’est Léonardo Di Caprio qui la lui a remise. C’est que ces deux acteurs ont déjà tourné plus d’un film ensemble. On pense récemment encore à « Killers of the Flower Moon », de Martin Scorsese, présenté à Cannes en 2023. Leonardo Di Caprio n’a pas caché que De Niro était son idole comme pour tant d’autres acteurs de sa génération.

Sur scène, après une émouvante étreinte entre les deux hommes, l’inoubliable Vito Corleone du « Parrain 2 » de Coppola est apparu ému. Il a pour sa part appelé à « défendre la démocratie face à un Trump inculte » Et vlan ! 

Après quoi, Quentin Tarrantino, palme d’or avec « Pulp Fiction », en 1994, a déclaré de façon très théâtrale le 78ᵉ Festival International de Cannes ouvert.

« Partir un jour », le film d’ouverture avec Juliette Armanet

La cérémonie terminée, le grand écran du Grand Théâtre Lumière a laissé la place au film d’ouverture, « Partir un jour », un premier film, chose inédite à Cannes pour l’ouverture, d’Amélie Bonnin.

La cinéaste française y suit une jeune restauratrice qui suite à l’infarctus de son père abandonne son restaurant parisien et son compagnon l’espace de quelques jours pour aller donner un coup de main à ses parents dans le restaurant familial, dans le village de son enfance. C’est aussi l’occasion de revoir un ancien amour de jeunesse et de voir vaciller certaines de ses certitudes.

Mélange de comédie sentimentale et de comédie musicale reprenant quelques adaptations magiques de grands classiques de la variété française, de vrais moments de bonheur, « Partir un jour » aborde aussi, l’air de rien, des questions bien de notre époque chez beaucoup de couples autour de la trentaine. Ainsi, lorsque la jeune femme se retrouve enceinte, comment trouver les mots pour l’annoncer à son compagnon, le père de l’enfant, et comment lui dure qu’elle ne souhaite pas garder l’enfant.

Juliette Armanet, la chanteuse et actrice française, dans le rôle de cette jeune femme à la croisée des chemins porte littéralement le film à bout de bras avec une belle assurance et un charme certain.

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