51e Festival du cinéma américain de Deauville, demandez le programme !
C'est ce vendredi 5 septembre que s’ouvre le 51e Festival du cinéma américain de Deauville. Une fois de plus, comme depuis ses origines, en 1975, il servira de vitrine française au cinéma américain, celui des blockbusters de la rentrée comme celui d’un cinéma indépendant qui alimente la compétition. Mais pas que puisque depuis la crise sanitaire du covid, Deauville ouvre aussi une fenêtre sur le cinéma français.
La façade du Normady, côté mer, avec l'affiche du Festival © Pierre GermayDes avant-premières grand public
Du côté des blockbusters en avant-premières, on retiendra pêle-mêle « The Summer Book » de Charlie MacDowell, un film avec Glenn Close, « The Mastermind » d'Olivier Hermanus, l’histoire d’un étudiant du conservatoire de Boston qui découvre l’amour au masculin tout en parcourant les forêts du Maine à la recherche de vieux chants populaires, ou encore « Libre échange » de Michael Angelo Covino, ou quand la découverte de l’amour libre à l’intérieur d’un couple bouleverse une vie, avec Dakota Johnson.
L’Ukraine et Gaza s’invitent
L’actualité géopolitique va aussi s’inviter à Deauville avec « A 2000 mètres d’Andriivka », un documentaire réalisé sur des troupes ukrainiennes qui tentent de récupérer un territoire aux mains des Russes, « Viktor » d’Olivier Sarbil, le regard d’un jeune homme sourd qui assiste aux premiers jours de l’invasion russe en Ukraine, et « Holding Liat » de Brandon Kramer, un autre documentaire portant cette fois sur la souffrance endurée par une famille israélo-américaine dans l’attente de la libération d’un des leurs, otage encore aux mains du Hamas.
Hommages à Kristen Stewart, Paul Newman et Kim Novak
Du côté des hommages, le Festival propose une carte blanche à Kristen Stewart, l’actrice américaine, féministe convaincue, révélée au grand public par la série télé « Twilight », ainsi qu’un hommage à Paul Newman en présence de sa fille.
Un Icon Award sera, par ailleurs, décerné à Kim Novak, aujourd’hui âgée de 92, en sa présence. Pour la circonstance, le Festival proposera « Kim Novak’s Vertigo », un portrait intime de la star hollywoodienne, ainsi qu’une rétrospective de quelques-uns de ses films les plus marquants comme « Sueurs Froides » d’Hitchcock.
Alerte à Malibu… à Deauville
Et puis lors de l’ouverture du Festival, ce vendredi soir, Pamela Anderson, Madame « Alerte à Malibu », devenue un sex-symbol mondial depuis sa participation à cette célèbre série télé américaine, sera présente sur les planches de Deauville.
Un Deauville Talent Award sera encore remis à Joel Edgerton, vu notamment dans « Gatsby le magnifique » de Baz Luhrmann en 2013, tandis que Zoey Deutch, la jeune comédienne américaine qui reprend le rôle de Jane Seberg dans le film « A bout de souffle » de Richard Linklater, recevra le Nouvel Hollywood, récompensant un(e) jeune espoir du cinéma américain.
Fenêtre sur le cinéma français
Quant à la fenêtre ouverte sur le cinéma français imaginée à l’initiative de Thierry Frémeaux, le délégué-général du Festival de Cannes, l’année où la crise sanitaire de la covid n’avait pas permis la tenue de la grand-messe cannoise, elle proposera principalement la projection de « Nouvelle Vague », film de l’Américain Richard Linklater évoqué ci-dessus. Il s’agit, en fait, d’un hommage au film « A bout de souffle », chef-d’œuvre que Jean-Luc Godard a tourné en 1960, avec Jean-Paul Belmondo et Jane Seberg.
Le réalisateur américain y déclare sa flamme au cinéma, et en particulier au cinéma français de la Nouvelle Vague, avec une comédie irrésistible sur le tournage de « À bout de souffle ». On y voit Jean-Luc Godard, soutenu par François Truffaut et Claude Chabrol, tenter péniblement de convaincre des producteurs de financer son film. Loin d’être un film intello – prise de tête, c’est aussi un hommage à Raoul Coutard, son chef opérateur, passé maître des tournages faits de bouts de ficelles et en noir et blanc.
On notera encore du côté de cette fenêtre sur le cinéma français, « Vie privée » de Rebecca Zlotowski, l’histoire d’une psychiatre qui apprend la mort d’une de ses patientes et qui se persuade qu’il s’agit d’un meurtre. Avec Jodie Foster, Daniel Auteuil et Virginie Efira.
Un jury pour treize films en compétition
Par ailleurs, le Festival proposera dans sa sélection compétitive treize films indépendants qui permettent souvent de découvrir de jeunes talents de demain, que ce soient des acteurs ou des réalisateurs. Ça fait vraiment partie du plaisir de ce Festival du cinéma américain que de s’asseoir dans la grande salle du CID (Centre International de Deauville) avec l’espoir de découvrir l’une ou l’autre petite pépite.
Et qui dit compétition dit jury. Cette année, c’est Golshifteh Farahani, l’actrice iranienne qui le présidera. Bannie de son pays par les autorités de Téhéran après avoir tourné dans « Mensonges » de Ridley Scott, en 2008, elle est pour le moment à l’affiche de « Alpha » de Julia Ducourneau. Pour l’aider dans sa tâche, elle pourra compter, entre autres, sur Vincent Macaigne et Philippine Leroy-Beaulieu, tous deux à l'affiche du dernier Klapisch, « La venue de l'avenir ».
Avec ses plages mythiques (Chabada bada) et son atmosphère élégante, la ville de Deauville célèbrera donc à nouveau le cinéma américain dans toute sa diversité durant une bonne semaine. Rappelons que le Festival est ouvert à tous, professionnels comme simples cinéphiles puisqu'il y a la possibilité d'acheter un pass, à la journée ou pour tout le Festival, au choix.
