40 ans de Poul-Fetan : bien plus qu’un village du XIX e siècle
Niché dans la vallée du Blavet, à Quistinic, le parc de Poul-Fetan, à l’effigie d’un village breton du XIXe siècle, souffle cette année ses 40 bougies. Ces quatre décennies l’ont transformé en une référence incontournable du patrimoine vivant morbihannais. Retour vers le passé dans cette Bretagne d'antan qui a su conquérir son public.
Etienne et Jacques, tourneurs de bois, sont saisonniers à Poul-Fetan. Un hameau suspendu dans le temps
S’il fête cette année ses 40 ans, le village de Poul-Fetan est bien plus ancien que cela. Il était déjà occupé pendant la Renaissance, et daterait du “XVIIe siècle”, selon Antoine Pichon, maire de Quistinic, propriétaire actuel du site.
Vers 1850, le hameau compte sept familles qui vivent des travaux agricoles. Environ 50 personnes occupent alors 39 hectares de terre. Mais au fil des années, l’exode rural fait son œuvre et l’endroit est peu à peu abandonné. Le dernier habitant partira en 1970.
Les ruines sont ensuite vendues en 1976. L’année suivante, la commune de Quistinic décide de racheter le terrain. Les travaux débutent, dans une volonté de reconstruire à l’identique les chaumières du XIXe siècle. Ainsi, en 1985, le parc ouvre ses portes au monde extérieur, même si les rénovations vont se poursuivre jusqu’en 1994.

Des visiteurs enchantés…
Très vite, le village attire les foules, intriguées par ce lieu et les activités qui y sont proposées. Sur place, plus de 20 animations sont proposées comme filer la laine, fabriquer du beurre ou encore, tisser de la corde. En 40 ans, le site a ainsi accueilli “plus de 2 300 000 visiteurs”, indique Myriam Beaujault, sa directrice. Soit environ 50 000 entrées par an.
Ouvert d’avril à septembre, certains découvrent le parc pour la première fois, à l’image de Luca et Audrey, arrivés de Gironde. “Nous avons vu ce lieu à la télé, ça a piqué notre curiosité”, explique le couple. “C’est assez dépaysant et c’est ce que nous sommes venus chercher.”

Une première également pour Marie-Claude, originaire de Normandie, qui s’apprête à goûter à la nourriture d’époque. Elle aussi est conquise par le charme de l’endroit. “En Normandie, on a moins conservé nos traditions qu’en Bretagne, par exemple sur l’architecture, la danse, la musique et la langue, précise-t-elle. C’est ce que l’on vient chercher ici”.
Pour d’autres, la route a été un peu plus longue avant de pouvoir admirer les édifices de ce patrimoine breton. “On vient du Pays basque, déclare Jean-Guy, rencontré sur le terrain de jeu, des palets à la main. C’est vraiment immersif et très bien fait, complète Annick, sa femme. On pourrait tout à fait retourner vivre à cette époque, à part pour les lessives”, ajoute-t-elle en plaisantant.
…tout comme son personnel
Les visiteurs ne sont pas les seuls à profiter de ce cadre typique, les personnes qui y travaillent sur le village en bénéficient également et elles semblent aussi épanouies. Etienne et Jacques, par exemple, travaillent tous les deux au parc en tant que tourneurs de bois. Dans leur atelier ouvert au public, ils fabriquent toutes sortes d’objets, comme des ustensiles de cuisine, selon les techniques d’époque.

“Il y a un aspect social, raconte avec beaucoup d’émotion Jacques qui a rejoint le parc après sept années à son compte. En tant qu’artisan, on aime bien être au fond de son atelier mais parfois la solitude est difficile à vivre, j’avais envie de contact humain”. Quant à Etienne, saisonnier depuis sept ans, il est “heureux” d’exercer dans ce parc et trouve ”l’endroit magique”. “Au mois d’avril, quand on arrive pour la saison, il n’y a que nous, la brume matinale et les oiseaux qui chantent, c’est un vrai plaisir”.
Sur ces 12 hectares, il est aussi possible de croiser Aude, en habit d’époque. Cette médiatrice culturelle est passionnée par son métier. Depuis sept ans, elle “en apprend chaque jour un peu plus” sur l’endroit. “C’est intéressant de savoir comment nos ancêtres vivaient il y a 200 ans.” Parisienne d’origine, elle s'est instruite sur l’histoire du village à travers les visites guidées qu’elle anime aujourd’hui. “C’est très important d’expliquer aux gens qu’ils sont sur un village authentique avec une âme”, affirme-t-elle.
Poul-Fetan n'a pas fini de surprendre son public. Pour célébrer en grande pompe ses 40 ans, plusieurs animations sont prévues cet été autour des arts festifs. Dès le 22 juin, jour officiel de sa création, est prévu une grande fête populaire. Elle sera suivie de plusieurs animations les : 22 juillet,12 août et 26 août.


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