Un nouveau chemin de pèlerinage sur les pas de Marie-Madeleine

Chaque année, 10 000 pèlerins, marcheurs, chercheurs de bonnes ondes montent jusqu’à la grotte de la Sainte-Baume. C’est là que Marie-Madeleine, l’apôtre des apôtres, premier témoin de la résurrection du Christ, aurait fini sa vie, après avoir été chassée de Palestine, échoué avec ses compagnons en Camargue, évangélisé la Provence et rejoint finalement la montagne pour prier et faire pénitence.

 

Une tradition autrefois associée à un pèlerinage presque disparu, qui allait des Saintes-Marie-de-la-Mer jusqu’à Saint-Maximin. « C’est le troisième berceau de la chrétienté, après Jérusalem et Rome, rappelle Renaud Muselier, président la Région Sud, partie prenante du projet. C’est un bijou, il faut donc en prendre soin et le valoriser. C’est qu’on a fait l’an passé en finançant les travaux de consolidation de la grotte et de la falaise ; c’est ce qu’on continue à faire cette année en inaugurant ce nouveau chemin de pèlerinage. »

 

Un nouveau chemin de pèlerinage

Marcher 10 jours des Saintes-Marie-de-la-Mer jusqu’à Saint-Maximin, via la Camargue, Fos, Marseille, Gémenos, le plan d’Aups et la Sainte-Baume, sur les pas de Marie-Madeleine : c’est ce qu’a commencé à faire une quinzaine de pèlerins, partie le 12 mai des Saintes-Maries et arrivée une semaine plus tard à l’abbaye Saint-Victor à Marseille. C’est l’association Chemins des saintes et des saints de Provence qui est à l’origine de ce projet. Son président, Cyril Boulan, diacre orthodoxe, s’en réjouit : « Cela fait des années que l’on y travaille et aujourd’hui, nous voilà, chrétiens de confessions différentes, mais aussi non-croyants, à marcher ensemble à l’école de Marie-Madeleine. Elle touche les gens par sa simplicité et beaucoup se sentent rejoints par elle.»

 

Dans ce long travail visant à identifier un tracé, en faire la cartographie, le tester, trouver des solutions d’hébergement, l’association a été rejointe par la Région Sud, qui a véritablement donné toute sa force au projet, grâce à l’appui du Comité régional de tourisme, présidé par François de Canson : « Avec la région, nous avons le souci de développer toutes sortes de tourisme. Là, nous sommes dans le domaine du tourisme spirituel. Ce que nous souhaitons,

 

c’est offrir une expérience similaire à ce qui se vit sur les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle. Nous attendons 100 000 pèlerins dans les trois prochaines années.

Une mobilisation qui a réuni d’autres acteurs, comme les parcs naturels régionaux de Camargue et de la Sainte-Baume, les maires de toutes les communes traversées, les frères dominicains, gardiens des reliques de Marie-Madeleine et du sanctuaire de la Sainte-Baume, ou encore l’Association de soutien à la tradition des saints de Provence. Plusieurs de ses membres ont fait partie des premiers pèlerins. « Nous avons traversé la Camargue, témoigne Sylvie, nous savions que cela serait joli. Mais du côté de Fos, nous avons découvert des paysages magnifiques ! Nous avons découvert les quartiers nord de Marseille comme nous ne les avions jamais vus ! C’était formidable ! »

 

Marseille, étape incontournable
La cité phocéenne aurait été évangélisée par Marie-Madeleine et Lazare, celui que Jésus avait ressuscité et qui deviendra le premier évêque de la ville. Là, les traces du passage de Marie-Madeleine sont partout, aux Aygalades, à la Major ou encore à l’abbaye Saint-Victor.

 

Autant d’étapes désormais répertoriées sur la carte du chemin de pèlerinage… qui en appelle d’autres : l’an prochain, le deuxième tronçon emmènera les pèlerins de Marseille jusqu’à Saint-Maximin.

 

Mais des pèlerins et même Mgr Christophe Dufour, archevêque du diocèse d’Aix et Arles, imaginent ouvrir d'autres chemins encore, par exemple des Saintes-Maries jusqu’à Tarascon, sur les pas de sainte Marthe : « Il y a un engouement pour le pèlerinage, confie l’archevêque. Ce sont des amoureux de la marche et des amoureux des saints de Provence. Ces marches ont un caractère tout particulier et peuvent vraiment répondre à la quête spirituelle de beaucoup de nos contemporains. » Alors, en route ?