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Thierry Poyet "La petite Stéphanoise"

Un article rédigé par Jean-Claude DUVERGER - RCF Saint-Étienne, le 10 avril 2021 - Modifié le 27 février 2024
A plus d'un titreThierry Poyet "La petite Stéphanoise"

Thierry Poyet
" La petite Stéphanoise " - Coup de cœur du Prix Fauriel 2019 - (Ramsay)
Saint-Étienne, 26 mai 1944. Plus de mille bombes s'écrasent sur la ville, les morts se comptent par centaines. Parmi eux, deux frères de huit et quinze ans. Brigitte, leur jeune sœur, grandit dans le souvenir, le chagrin et l'espoir. Sortir de l'enfance, connaître ses premières amours : la fin des années 40, les années 50 se donnent à elle comme une seconde chance. Un mariage, un enfant. Mais le bonheur ne niche pas toujours où on va le chercher…
 

Chronique de Jacques PLAINE publiée dans L’Essor

Thierry Poyet - La petite Stéphanoise - Ramsey - 19 €

Thierry Poyet, né à Saint-Étienne où il a fait toutes ses études, a été professeur au Lycée
d’Alembert. Il est aujourd’hui Maître de Conférences en littérature française à
l’Université de Clermont-Ferrand. « La petite Stéphanoise » est « le Coup de cœur » des
Anciens Elèves du Lycée Claude Fauriel à la Fête du Livre 2019.
Le 26 mai 1944, à 10 heures du matin et sous un ciel de carte postale, les Américains larguent
mille bombes sur Saint-Étienne. La plupart ratent leur cible. C’est la gare de Châteaucreux qui
était visée mais le lendemain les trains circuleront normalement. Par contre Tardy, Saint-
François, Monthieu ont leur dose. 925 morts. Et parmi eux, Pierrot et Loulou, les deux frères
de Brigitte, la petite Stéphanoise.
La mère est touchée coulée. Ses deux fils étaient son soleil. « Elle se roule par terre de
chagrin ». Ses trois filles sont vivantes, elle s’en fout. Ce sont ses garçons qu’elle aimait. Le
père essaye de la raisonner, il ne supporte pas qu’elle crie. Il la frappe « Il la cogne sans plus
sentir sa force ». D’avenir, il n’y en a plus pour eux, le bombardement a explosé leur couple.
C’est dans cette ambiance, entre une mère folle - qui a « tourné la carte » comme on dit par
ici - et un père attentif mais dépassé, que Brigitte va grandir. Embauchée à quatorze ans chez
Ravat « pour nettoyer les ateliers et ranger ce qui traîne » elle, la solitaire, la sauvage, va
trouver dans un camarade de travail - un Polak, cultivé et communiste - une sorte de grand
frère protecteur. Un grand frère dont elle tombera amoureuse. Mais la vie, la vraie, n’est pas
un roman pour midinettes surtout quand le père décide d’en faire son affaire : « Sa fille, il
l’aimait tellement, elle lui ressemblait tant qu’il ne voulait plus qu’une chose : la garder pour
lui ».
Brigitte avait quinze ans, aujourd’hui elle va en avoir vingt. « Le couple de ses parents est
détruit à jamais et Brigitte n’endure plus de les regarder vivre côte à côte… » Les épreuves,
les revers, les mauvais choix se sont accumulés. La petite Stéphanoise n’a qu’une idée en tête,
fuir le cercle familial. De Charybde en Scylla, elle va s’offrir le pire…jusqu’au jour où place
Saint François au milieu de quelques badauds, elle aperçoit parmi les comédiens de la troupe
de Jean Dasté celui qu’elle attendait.
Vendredi 10 janvier à 18 heures et à la Librairie de Paris, enregistrement public sur
RCF de l’émission « A plus d’un titre » avec Thierry Poyet. A partir de 16 heures séance
de dédicace de Thierry Poyet à la Librairie de Paris.

  

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