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"Seul l'espoir apaise la douleur", de Simone Veil
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"Seul l'espoir apaise la douleur", de Simone Veil

Un article rédigé par Christophe Henning - RCF, le 22 octobre 2022  -  Modifié le 17 juillet 2023
L'Actualité littéraire "Seul l’espoir apaise la douleur", de Simone Veil

Ultime témoignage de Simone Veil, cette jeune fille juive déportée qui devient présidente du Parlement européen. La chronique de Christophe Henning, à écouter ou à lire !

Simone Veil Simone Veil

C’est un livre, et c’est plus que cela. On parle beaucoup de Simone Veil ces jours-ci, à l’occasion de ce témoignage posthume, mais aussi du film d’Olivier Dahan en salle depuis une semaine, « Simone, le voyage du siècle », avec Elsa Zylberstein, qui retrace le parcours incroyable de cette jeune juive déportée dans les camps nazis et qui fut bien des années après, la première présidente du parlement européen. C’est l’ultime témoignage de Simone Veil que j’ai lu pour vous dans ce livre au très beau titre Seul l’espoir apaise la douleur. C’est un livre, vous ai-je dit, mais c’est d’abord un enregistrement : le temps passant, les derniers témoins des camps nous quittaient, aussi la Fondation pour la mémoire de la Shoah a-t-elle collecté plusieurs témoignages dont celui de Simone Veil, enregistrée en 2006, et aujourd’hui en ligne sur le site de l’Ina, l’institut national de l’audiovisuel.

Garder l'espoir

Ce qui frappe tout d’abord, c'est une grande humilité des survivants des camps. Si l’on sent la colère sourdre dans les propos de Simone Veil quand elle décrit la vie quotidienne à Auschwitz, elle montre aussi comment le piège s’est refermé sur la jeune fille, arrêtée par la Gestapo dans la rue, à Nice en 1944. Avec ses compagnons d’exil, elle n’imagine pas l’enfer qui les attend : « On se dit « bon ce sera dur, on travaillera, on rentrera, on fera une repas pour les enfants… ». On n’imagine pas… » Elle marque une pause est-il précisé dans le livre qui garde le style très oral du témoignage, avec ces blancs, ces mots si difficiles à prononcer pour l’ancienne déportée qui pourtant sait combien elle faut dire les choses, même les plus violentes pour garder la mémoire.

Un récit sobre

Simone Veil est à bord du convoi 71, qui part de Drancy le 13 avril 1944 avec 1 480 personnes. Seulement 105 d’entre elles reviendront. Comment garder espoir ? « On se dit que si on est tatouées, c’est qu’on n’est plus considérées que comme des numéros et surtout qu’on n’est pas destinées à sortir d’ici, c’est quelque chose qui restera toute la vie », explique Simone Veil, numéro 78 651. Le récit est sobre, posé comme un jalon, une pierre angulaire, un témoignage indispensable d’un engagement sans faille. Décédée le 30 juin 2017, celle qui est entrée au Panthéon en juillet 2018 poursuit, laissant ses mots en héritage : « On n’a pas le droit d’oublier. On leur doit ça, à ceux qui sont morts. Enfin, moi, je ne peux pas, et puis c’est tout ».

Seul l’espoir apaise la douleur, de Simone Veil est coédité par l’Ina et Flammarion.

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Émission L'Actualité littéraire © RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
L'Actualité littéraire

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