Prix Nobel de la paix : agir contre la faim dans le monde

L’insécurité alimentaire, fléau du monde moderne
Récompensée par un prix Nobel de la paix vendredi 9 octobre dernier pour son travail, le PAM, programme alimentaire de l’ONU, intervient dans des zones cibles de conflits armés ou touchées par des catastrophes naturelles. En 2019, 690 millions de personnes souffraient de la faim dans le monde et 60 % d’entre elles étaient en zone de conflit. Ainsi, 2 milliards de personnes seraient en insécurité alimentaire, soit 1 personne sur 4. L’insécurité alimentaire liée à de mauvaises méthodes de consommation, se définit par une malnutrition : mauvaise qualité des produits, faibles quantités ; et peut souvent mener à des problèmes de santé. "Chaque année, la faim ne cesse d’augmenter" déplore Manuele Derolez, déléguée générale du CCFD-Terre Solidaire.
« Il faut revenir à une plus petite agriculture, plus familiale et locale »
Pour endiguer cette montée de l’insécurité alimentaire, Thierry Murat, membre du bureau du CCFD-Terre Solidaire souligne l’importance de revenir à une souveraineté alimentaire qui permet d'arriver à une sécurité alimentaire : encourager la production locale et de proximité ainsi que l’autonomie des paysans. L’agrobusiness étouffe l’agriculture locale et ce système mondial dont nous sommes tous à la fois acteurs et victimes, multiplie les impacts néfastes sur le climat, la biodiversité tout en augmentant la faim dans le monde, car comme le précise Manuele Derolez, "les causes de la faim dans le monde ne sont pas liées à un manque de production, mais à une mauvaise répartition de l’offre et la demande".
Une des solutions est la réponse citoyenne
"Le collectif est primordial, le déterminisme de chacun peut tout changer" soutient la déléguée générale du CCFD-Terre Solidaire. Une des clés, est de tenter de réguler l’action des multinationales dans le monde et faire preuve de vigilance envers les responsables de l’agroalimentaire, mais aussi s’interroger sur nos choix et modes de consommation pour commencer à opérer un changement. Apprendre à consommer différement peut être une solution à petite échelle, en alliant proximité, qualité, produits saisonniers. Mais l’action citoyenne est également de mise : "il faut aussi exiger des états qu’ils protègent les agriculteurs" souligne Manuele Derolez. Maraichage bio, soutien des collectivités, meilleurs choix de consommation, éducation et action citoyenne, interventions dans les lycées agricoles pour former les futurs agriculteurs à ces questions, sont autant de réponses possibles pour lutter à son niveau et de manière collective contre la faim dans le monde.