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Mourad Merzouki, enfant de la banlieue, du cirque et du hip-hop
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Mourad Merzouki, enfant de la banlieue, du cirque et du hip-hop

Un article rédigé par Jean-Baptiste Cocagne - RCF Lyon, le 7 octobre 2022  -  Modifié le 17 juillet 2023
Version Originale · RCF Lyon Mourad Merzouki, enfant de la banlieue, du cirque et du hip-hop

Le chorégraphe originaire de Saint-Priest dirige aujourd'hui deux structures de danse : le Pôle Pik à Bron et le CCN de Créteil et du Val-de-Marne en région parisienne. Retour sur un parcours artistique marqué par le cirque, la boxe et le hip-hop.

Mourad Merzouki - © RCF Lyon Mourad Merzouki - © RCF Lyon

L’histoire artistique de Mourad Merzouki commence avec un heureux hasard pendant l’enfance, quand l’école de karaté où l’a inscrit son père devient une école de cirque. Agé de 7 ans, l’enfant san-priot apprend les acrobaties, découvre l’importance du corps et rencontre des copains qui deviendront par la suite ses compagnons de danse.

Quand le hip-hop débarque dans les banlieues populaires de France, c’est tout naturellement que Mourad Merzouki s’y intéresse, notamment grâce à l’émission H.I.P.H.O.P présentée par Sidney sur TF1 en 1984.

 

L’école de cirque m’a permis d’avoir une approche de la scène totalement originale par rapport à ce qui se pratiquait dans le hip hop. Ça nous a beaucoup aidés. Je crois qu’à un moment, c’est ce qui a fait qu’on a été différents des autres et repérés par les professionnels. 

 

Mourad est le premier enfant de la famille Merzouki à naître sur le territoire français, le 6 octobre 1973 à Lyon. Ses parents ont quitté l’Algérie (Kabylie), son père travaille dans les usines Berliet de Vénissieux. En banlieue, Mourad est exposé très tôt au sentiment de rejet, d’exclusion. 

 

Grandir dans une banlieue, c’est beau, c’est fort, c’est intense, mais parfois ça peut être aussi très dur. (…) Le cirque est un espace qui a su nous accueillir, nous, les rejetés, et nous a apportés ce que l’on recherche tous : la reconnaissance. (…) Le hip-hop nous a permis de nous exprimer et de canaliser une sorte de rage. Quand on a un sentiment d’exclusion, on devient comme des cocote-minute !

 

Biberonné à l'école du cirque pendant son enfance, fort de sa découverte du hip-hop à l'adolescence, Mourad Merzouki s’engage ensuite sur le chemin de la danse contemporaine. A l’âge de 17 ans, il fonde en 1989 la compagnie Accrorap avec trois amis, dont Kader Attou, qui sera par la suite lui aussi directeur de CCN, celui de la Rochelle de 2008 à 2021. « C’est juste incroyable de se dire qu’il y a 19 CCN en France et que 2 ont été dirigés par des San-priots ! » s’exclame aujourd’hui Mourad Merzouki.

 

En 1994, ces jeunes se font repérer lors de la première Biennale de la Danse de Lyon. C’est le début de leur carrière professionnelle. Deux ans plus tard, Mourad Merzouki fonde la compagnie Käfig, mot qui signifie « cage » en arabe et en allemand, comme un contrepied aux projets artistiques portés sur scène : des chorégraphies prônant l’ouverture, le dialogue et la liberté, soit tout le contraire de l’enfermement.

 

2009 sera une année pivot : Mourad Merzouki est nommé à la direction du CCN de Créteil en région parisienne et ouvre le Pôle Pik à Bron, un lieu « à l’utilité artistique et sociétale », espace de répétition pour danseurs professionnels et à la fois lieu de pratique amateure. Deux lieux qu’ils dirigent encore aujourd’hui.
 

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Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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