Les harkis, une identité blessée
Dimanche 25 septembre 2016, à huit mois de la présidentielle, François Hollande s'est souvenu des harkis - et de l'une de ses promesses de campagne. La déclaration du président de la République arrive plus de 50 ans après la fin des combats et l'indépendance de l'ancien département français. Une reconnaissance que l'association Harkis et Droits de l'Homme "demandait depuis plusieurs années", exprime sa fondatrice Fatima Besnaci-Lancou.
Une identité blessée
Entre 1954 et 1962, le terme "harki" désignait une catégorie d'auxiliaires de l'armée française. Les harkis sont des supplétifs algériens de l'armée française abandonnés à un sort terrible lors de l'indépendance ou acueills en France dans des conditions indignes. Ces "Français musulmans", comme le disait à l'époque, ont été recrutés entre 1954 et 1962 pour mater les velléités d'indépendance algérienne et gagner ce que l'on se refusait d'appeler une guerre. Aujourd'hui, la loi française considère comme "harkis" des personnes originaires d'Algérie venues s'installer en France à partir de 1962 à cause de menaces.
"Etre harki, c'est une identité: on la ressent ou on ne la ressent pas."
Qui sont les harkis en Fance?
Impossible aujourd'hui de savoir aujourd'hui combien il y a de harkis en France. Car être harki, c'est une identité, selon l'historien: "On la ressent ou on ne la ressent pas". Si les intéressés se sont "appropriée" cette "appelation", comme le précise François-Xavier Hautreux, "le terme avait disparu du langage public" entre entre 1962 et 1975. On parlait alors "Français Musulmans rapatriés", les FMR. L'année 1975 marque les premiers mouvements de revendication.
Un sujet instrumentalisé
Le sort des harkis représente bien plus qu'une page d'histoire. C'est une identitié blessée, transmise sur plusieurs générations, marquée par l'abandon du général De Gaulle et la détestation des Algériens pour qui les harkis portent le sceau de la trahison. Le sujet n'est plus tabou mais "extrêmement instrumentalisé quelle que soit la personne qui en parle", observe François-Xavier Hautreux.
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