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[Les Entretiens de Valpré] Le courage de se réinventer
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[Les Entretiens de Valpré] Le courage de se réinventer

RCF,  -  Modifié le 17 juillet 2023
Émission Spéciale Entretiens de Valpré : Le courage de se réinventer

L'édition 2021 des Entretiens de Valpré a pour thème : "Le courage, ça s'attrape ? Le susciter, le cultiver, le renforcer". Le courage c'est aussi celui de se réinventer. Une qualité d'autant plus requise que notre société subit de nombreux bouleversements : crise sanitaire, climatique, économique, sociale, migratoire, sur fond de révolution numérique, de tension géopolitique, de menace terroriste, et de crise démocratique. Une table-ronde animée Philippe Lansac avec Jérôme Chapuis, directeur de la rédaction de La Croix.

Table-ronde "Le courage de se réinventer" ©Entretiens de Valpré Table-ronde "Le courage de se réinventer" ©Entretiens de Valpré

INVITÉS : Marguerite Bérard, directrice des réseau France et membre du comité exécutif de BNP Paribas ; François Molins, procureur général près la cour de cassation de Paris, témoin lors du procès du 13-Novembre 2015 en tant que procureur général de Paris ; Denis Duverne, président du conseil d’administration du groupe AXA.



Le paradoxe du courage

"Ça n’est pas quand on est le plus bousculés qu’il faut faire le plus preuve de courage, parce que la contrainte vous pousse naturellement à l’action, elle vous met en mouvement, vous n’avez pas le choix." Ainsi Marguerite Bérard résume-t-elle ce qu'elle appelle le paradoxe du courage. Chez BNP Paribas, il a fallu avec la crise sanitaire, "tout réorganiser" dès mars 2020, pour "être capable de garder le réseau des agences ouvert et de protéger la santé des collaborateurs", et mettre en place un nouveau produit, à l’occasion de la grande campagne des prêts garantis par l’État… Mais "les circonstances, quand elles sont un peu plus tendues, révèlent souvent ce qu’il y a de meilleur en chacun d’entre nous..." 

En 2015, l'année où ont eu lieu les attentats à Saint-Denis, dans les rues des Xe et XIe arrondissements de Paris, et au Bataclan, François Molins était procureur général de Paris. Selon lui, quand l’inédit se présente, on fait aussi appel à des histoires personnelles. "Il y a quelque chose qui m’a beaucoup appris dans ma vie : j’ai fait 30 ans d’alpinisme. Je pense que c’est quelque chose qui incite au dépassement de soi et qui vous confronte en permanence à des situations de danger et à des situations que vous savez que vous allez devoir vous dépasser." Dans sa carrière de magistrat, François Molins est "animé par un moteur qui est en réalité un souci constant de se dépasser soi-même".

 

Le courage au quotidien

C’est sans doute au quotidien qu’il est plus difficile de se montrer courageux. Quand il s’agit d’aller à contre-courant d’habitudes ancrées et de croyances établies : ce à quoi nous invite par exemple la crise provoquée par le changement climatique. "Je pense à ce monde qui est en train de voir qu’il court à sa perte, partage Marguerite Bérard, mais qui pense qu’il a encore un peu le temps, en tout cas qu’il considère que les actions qu’il devait entreprendre maintenant sont telles qu’il a envie d’attendre encore un peu… et que peut-être ce sera pour les générations suivantes." Le changement climatique invite à se réinventer, surtout dans le secteur de l’assurance. "Un assureur voit le changement climatique tous les jours, explique Denis Duverne, il y a chaque jour, chaque année, plus de catastrophes naturelles, plus d’inondations, plus d’épisodes de sécheresse… Ça fait déjà longtemps que ce sujet est au cœur des préoccupations que nous portons." Depuis 2015, et la COP21, le groupe Axa a décidé de "sortir du charbon en tant qu’investissement" et de "sortir de l’assurance des entreprises qui produisaient du charbon".

Le courage, c’est aller à l’encontre du on a toujours fait comme ça. Et "à bousculer un ordre établi", ajoute Marguerite Bérard. Elle est l’une des six femmes membres du comité exécutif du Groupe BNP Paribas (six sur 19). "Lorsqu’on considère dans une société qu’il est normal que les entreprises soient d’abord dirigées par des hommes, que les hommes gagnent plus que les femmes… Le courage c’est de la reconnaître et d’être capable de l’exprimer." Ce qui est d’autant plus difficile que parfois, "une contrainte n’est même plus perçue comme une contrainte parce qu’elle est tellement intégrée, internalisée… que ceux-là même qui la vivant, la portent en eux et ne la ressentent plus comme telle."

 

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©RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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