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Procréation : les enjeux bioéthiques des cellules-souches iPS
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Procréation : les enjeux bioéthiques des cellules-souches iPS

RCF, le 17 juillet 2023  -  Modifié le 17 juillet 2023
Où va la vie ? La bioéthique en podcast De nouvelles manières de donner la vie (4/4) La technique des cellules-souches iPS

La technique des cellules-souches iPS devrait notamment permettre de créer du sperme avec des cellules de femme ou des ovocytes à partir de cellules d’homme. Une manière de donner la vie qui n'est pas encore au point, mais sur laquelle beaucoup travaillent. Si elle pourrait permettre de guérir certaines maladies ou de remédier à un manque de gamètes, c'est aussi un moyen d'accomplir un certain nombre de fantasmes, prévient le jésuite Bruno Saintôt, professeur d'éthique biomédicale au Centre Sèvres. Comme celui de "naître du un"...

Préparation des ovocytes sous hotte stérile, avant la micro-injection des spermatozoïdes dans les ovocytes. ©Unsplash Préparation des ovocytes sous hotte stérile, avant la micro-injection des spermatozoïdes dans les ovocytes. ©Unsplash

Qu’est-ce qu’une cellule-souche iPS ?

 

Les cellules-souches iPS, pour induced pluripotent stem cells (ou cellules pluripotentes induites), sont des cellules que l'on peut prélever, soit sur un embryon, soit sur un adulte, par exemple sur la peau, et que l'on peut reprogrammer en gamètes. Avec cette technique, on pourrait ainsi produire des spermatozoïdes comme des ovocytes à partir de cellules prélevées sur un homme ou sur une femme.

 

Des recherches sont en cours sur l’être humain depuis les années 2004. Pour l’instant les conditions de sécurité biologiques ne sont pas reconnues, "ce n’est pas complètement au point mais beaucoup y travaillent, il y a beaucoup de publications là-dessus", assure Bruno Saintôt.

 

Les enjeux bioéthiques des cellules-souches iPS

 

La technique des cellules-souches iPS pourrait permettre de guérir certaines maladies ou de remédier à un manque de gamètes. "Ou bien d'accomplir un certain nombre de fantasmes", prévient le jésuite, comme "naître du un". Ainsi, une femme pourrait produire des spermatozoïdes elle-même à partir de ses propres cellules puis par insémination, donner naissance à son enfant.

 

Est-ce la fin de la complémentarité homme-femme ? La fin de l’altérité ? Pour Bruno Saintôt, cela pose à nouveau la question : "Est-ce que nous naissons de la relation et dans la relation ?"

 

Démocratiser la reproduction, "une idéologie politique"

 

"Ce qui est intéressant pour moi c’est qu’avec ça on fait des projets politiques avec des formes d’égalitarisme." Le spécialiste de bioéthique cite un texte du Nuffield Council on Bioethics (un comité de conseil en bioéthique anglais), datant de 2015, qui affirme que "ces techniques-là pourraient ouvrir à une véritable démocratisation de la reproduction et que ça pourrait mettre fin à l’infertilité", traduit Bruno Saintôt.

 

"Le projet de créer du sperme avec des cellules de femme et des ovocytes à partir de cellules d’homme pourrait démocratiser la reproduction en permettant à des couples homosexuels d’avoir des enfants qui seraient les descendants des deux partenaires, une chose qui n’avait jamais été possible auparavant", déclare aussi le Nuffield Council on Bioethics. Ainsi, tout le monde, quel que soit son âge, devrait pouvoir accéder à un enfant : Bruno Saintôt parle de "bricolages sous couvert d’une idéologie politique de démocratiser la reproduction..."

 

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©RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Où va la vie ? La bioéthique en podcast

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