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En immersion dans l’École biblique et archéologique française de Jérusalem

En immersion dans l’École biblique et archéologique française de Jérusalem

Un article rédigé par Jeanne d'Anglejan, Véronique Alzieu - RCF, le 3 avril 2023  -  Modifié le 17 juillet 2023
Contre courant L’École biblique et archéologique française de Jérusalem, haut lieu des études bibliques

À quelques mètres de la Porte de Damas de Jérusalem, dans un cadre vert, studieux et calme, se trouve l'École biblique et archéologique française. Fondée au XIXe siècle par des religieux dominicains, elle concentre de nombreux savoirs, tant par les hommes qui y étudient que par les manuscrits qu’elle abrite dans sa prestigieuse bibliothèque.

Le parvis de l'Ecole biblique et archéologique de Jérusalem © Odile Riffaud / RCF Le parvis de l'Ecole biblique et archéologique de Jérusalem © Odile Riffaud / RCF

C’est un havre de paix au centre d’une ville qui bouge sans cesse. Au cœur de Jérusalem, l’École biblique et archéologique française de Jérusalem accueille une vingtaine de frères. Fondée par le dominicain Marie-Joseph Lagrange (1855-1938) elle s’est imposée comme un centre d'excellence pour l'étude de la Bible. La volonté du religieux, au XIXe siècle, était de fonder un lieu d’études à l’endroit même de l’écriture de la Bible. "C’est l’intuition du père Lagrange, le fondateur de l’École biblique, que de rapprocher le document du monument", explique Frère Benoît Vandeputte. Il est le Curator Auxiliorum de la communauté, et assure la communication de l'Ébaf. Il nous guide dans la visite des lieux.

 

 


 

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D’hier à aujourd’hui, un haut lieu des études bibliques

 

"Il a d’abord fallu construire l’école et développer l’étude croyante et scientifique de l’écriture et de la terre", explique Frère Benoît. L’équipe qui accompagnait le Père Lagrange en 1890 a permis de "renouveler le regard sur la Bible et de faire de cet endroit un lieu incontournable pour les chercheurs du monde entier". Jean-Jacques Pérennès, actuel directeur de l’École biblique, évoque les nombreux progrès faits dans le déchiffrage des Écritures depuis la fondation : "On comprend mieux le texte si on le met dans son contexte, et on découvre de grandes civilisations en dehors de la sphère que l’on connaissait." À travers les années, les chercheurs dominicains ont publié des revues scientifiques prestigieuses qui inspirent à travers le monde et participent à la renommée de l’École biblique de Jérusalem.

 

Une bibliothèque "unique au monde"

 

"On a des livres très rares, parfois des copies uniques, des manuscrits venus d’ailleurs grâce à des chercheurs étrangers." Frère Bernard est directeur de la bibliothèque de l’École biblique. Les 450.000 ouvrages qui s’y trouvent sont classés selon les sujets, sur deux étages. Elle attire des chercheurs pour les nombreux "trésors" qui s’y trouvent. Parmi ces trésors, un que Frère Bernard affectionne particulièrement : un manuscrit de 1158 "qui regroupe les quatre évangiles repris et commentés". "C’est unique et très précieux !", précise, enthousiaste, le dominicain. Installé non loin de là, le Père Fabrizio Marcello, prêtre italien du diocèse de Bologne, qui étudie à l’École biblique depuis un an et demi. "Je passe l’essentiel de mes journées à la bibliothèque, c’est ma deuxième maison", témoigne-t-il. Pour lui, étudier la Bible à Jérusalem "permet de donner un goût particulier à l’étude du texte" en l’abordant dans son contexte.

 

Vie intellectuelle, vie de prière

 

Des documents rares conservés à la bibliothèque dans des conditions idéales. Une intense vie intellectuelle se déroule ici, dans un lieu chargé d’histoire. La basilique du couvent Saint-Étienne, adossée à l'école, est bâtie à l’endroit supposé du martyre de saint Étienne, premier diacre de l'histoire de l'Église. Le bâtiment, "monumental et impérial", comme le décrit Frère Benoît, a gardé 20% du dallage en mosaïque originel du Ve siècle. Les vitraux art-nouveau ont bénéficié quant à eux d’une campagne de restauration achevée l’année dernière. Quant au cimetière, il abrite "les dépouilles des frères qui ont vécu et qui sont morts ici".

 

Maintenir l’équilibre entre la vie religieuse et la vie intellectuelle, c'est la mission de Frère Martin Staszak, le prieur de la communauté. "L’année académique nous donne le rythme, mais on mène aussi la vie dominicaine avec la liturgie des heures, les prières et les messes." Il s’agit pour les frères de trouver un "équilibre, de la patience et une ouverture pour vivre dans un pays pas toujours facile..."

 

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©RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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