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Le Palmarès : ce samedi soir, le tapis des marches était… noir, jaune, rouge !
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Le Palmarès : ce samedi soir, le tapis des marches était… noir, jaune, rouge !

Un article rédigé par Pierre Germay - RCF Liège, le 28 mai 2022  -  Modifié le 9 janvier 2024

Voilà, c’est fait, le jury a proclamé le Palmarès du 75è Festival de Cannes et a décerné sa récompense suprême à « Triangle of Sadness » du réalisateur danois Ruben Ostlund qui décroche ainsi sa deuxième Palme d’or après « Square » en 2017.

 

 

Ville de Cannes, France. ©Unsplash Ville de Cannes, France. ©Unsplash

Voilà une Palme d’Or qui paraît bien généreuse. Car si « Triangle of sadness » est une farce drôle et cruelle, avec une scène d’ouverture flamboyante, la suite s’essouffle vite et manque de profondeur à bord du paquebot de croisière qui coule à l’instar de notre société.

 

Alors, on retiendra bien davantage le triomphe du cinéma belge aux termes de ce 75è Festival de Cannes avec pas moins de trois films récompensés !

 


Il y a d’abord, dans l’ordre chronologique de la remise des prix, le prix du jury qui a été attribué à « La huitième montagne » de Charline Vandermeersch et Félix Van Groeningen, ex-aequo avec « EO » du Polonais Jerzy Skolimowski portant son regard sur notre monde au travers de celui d’un âne ! Idée gag mais donc pas tant que ça.

 


« La Huitième montagne » relate la belle histoire d’amitié, malgré des chemins parfois différents au fil du temps, entre un garçon de la montagne et un garçon de la ville, depuis la préadolescence jusqu’à l’âge adulte, à travers des paysages de montagne fabuleux. Soyons honnêtes, on n’attendait pas cette co-production italo-belge en si bonne compagnie au palmarès cannois. Mais on ne s’en plaindra pas.

 


Il y a ensuite « Close » de Lukas Dhont qui, quatre ans après la caméra d’or pour « Girl », reçoit le Grand Prix Cannes, sorte de palme d’argent, ex-aequo, lui aussi, avec « Stars at noon » de la Française Claire Denis, le seul film français à figurer au palmarès de cette 75è édition (on attendait plutôt « Les Amandiers » de Valeria Bruni-Tedschi).
« Close » est là aussi une histoire d’amitié, voire presque d’amour, entre deux garçons à la lisière de l’enfance, d’une sensibilité et d’une tendresse exceptionnelles qui ont émus la Croisette, une amitié parfois douloureuse à vivre et portée par deux jeunes comédiens formidables dont Eden Dambrine qui a accompagné Lukas Dhont sur la scène du Grand Théâtre Lumière pour y recevoir son prix.

 


Et puis il y a, bien sûr, Luc et Jean-Pierre Dardenne. Si leur « Tori et Lokita » n’a finalement pas obtenu l’historique troisième Palme d’Or attendue par beaucoup, ils ont reçu un prix exceptionnel du 75è Festival de Cannes, se voyant ainsi signifier combien dans l’Histoire du Festival avec un grand H, leur cinéma a marqué les esprits. Chapeau aux frères dont cette histoire d’amitié entre deux jeunes migrants venus d’Afrique, confrontés à un monde de violence et d’hostilité, chez nous, à Liège, était la neuvième sélection en compétition à Cannes : le beau couronnement que voilà !

 


Sur la scène du Grand Théâtre Lumière, Luc Dardenne a rappelé que ce film a été tourné en référence à un boulanger de Besançon qui avait entamé une grève de la faim alors que son apprenti d’origine africaine était frappé d’un arrêté d’expulsion.

 


Quid des prix d’interprétation, pas forcément attendus mais pas déplacés du tout pour autant ? Zar Amir Ebrahimi reçoit prix d’interprétation féminine pour « Holy Spider » du cinéaste danois d’origine iranienne Ali Abbassi, un thriller mettant en scène des faits réels liés à un tueur en série. L’actrice primée, en exil depuis seize ans, a déclaré en conférence de presse avoir reçu son prix comme un encouragement pour l’avenir des femmes en Iran.

 


Enfin, un mot encore sur un dernier film présenté hors compétition : « Rebel » des cinéastes belges d’origine marocaine Adil El Arbi et Bilal Fallah contant l’histoire de jeunes Molenbeekois tentés d’aller en Syrie. Un film coup de poing dont on reparlera assurément. Et donc encore une histoire belge. Décidément, cette histoire d’amour entre Cannes et le cinéma belge n’en finit pas de finir. Et on ne s’en plaindra pas !

 


Au Festival de Cannes, Pierre Germay

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