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RCF Le comte d'Artois, la curiosité d'un prince
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Le comte d'Artois, la curiosité d'un prince

Un article rédigé par Guillaume Goubert - RCF, le 5 octobre 2021  -  Modifié le 27 février 2024
Les Histoires de l'art Une collection d’objets ethnographiques

Au départ, il s'agissait d'une collection privée. La collection particulière d’un prince, le comte d’Artois, frère cadet du roi Louis XVI. Celui qui régnera plus tard sous le nom de Charles X s’était en effet porté acquéreur d’un ensemble d’objets ethnographiques de plusieurs continents. Une partie d’entre eux est exposée jusqu’au 11 décembre à la Bibliothèque municipale de Versailles.

La curiosité d'un prince - Versailles La curiosité d'un prince - Versailles

Une collection destinée à l'éducation de ses enfants

Pour l’éducation de ses enfants, le duc d’Angoulême et le duc de Berry. La collection était d’ailleurs conservée dans l’hôtel particulier du marquis de Sérent, l’homme chargé de veiller sur les jeunes princes, avec le titre étonnant de "gouverneur des enfants de France". À vrai dire, la collection n’a guère servi à l’édification de ces jeunes gens car elle a été réunie très peu de temps avant la Révolution. Le marquis de Sérent s’étant enfui à l’étranger, les objets ont été saisis au titre du séquestre des biens des émigrés. En 1806, ils ont été confiés à la bibliothèque de Versailles où la collection a continué de s’enrichir grâce aux dons de voyageurs et de missionnaires.
 

Des objets issus de plusieurs continents

Les objets viennent de trois continents, l’Asie, l’Afrique et l’Amérique, et plus particulièrement de régions où la France avait des possessions avant la révolution. D’où la présence de très beaux objets des nations indiennes d’Amérique du Nord. Par exemple des peaux de bisons peintes et une coiffe à plumes, la plus ancienne coiffe de ce genre conservée au monde pour cette région. Autre objet marquant : un masque orné de cornes de bœuf, provenant de Casamance, au sud de l’actuel Sénégal. Datant d’avant 1750, ce fut le premier masque africain arrivé en Europe.
 

Sait-on comment ces objets ont été acquis ?

L’histoire ne le dit guère. On peut supposer qu’il y a eu des trocs. Un des objets exposé est un tomahawk, une pipe-calumet qui est vraisemblablement de fabrication française car on y voit une fleur de lys. Ou encore un couteau dont la lame a été forgée à Saint-Étienne.


En tout cas, il n’y a pas à ce jour de demande de restitution présentée pour les objets de cette collection. Les organisateurs de l’exposition de Versailles ont eu la belle idée de demander aux responsables d’un centre culturel de la nation indienne des Choctaw de l’Oklahoma de mettre en valeur un certain nombre d’objets amérindiens de la collection, des panneaux et des vidéos expliquant ce qu’ils signifient dans la tradition des Choctaw.


Dernière chose à dire sur cette exposition : elle se tient dans un lieu magnifique. La bibliothèque de Versailles est installée dans l’ancien hôtel des affaires étrangères de la cour de Versailles. L’exposition est installée dans la galerie d’apparat, magnifique enfilade de salons tapissés de livres anciens. C’est là que fut signé en 1783 le traité de reconnaissance de l’indépendance américaine par les Européens. La galerie est rarement ouverte à la visite. Raison de plus pour aller voir cette exposition.


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Galerie des Affaires Étrangères (Bibliothèque Centrale) - 5 rue de l'Indépendance américaine 78000 Versailles
Du samedi 18 septembre au samedi 11 décembre 2021
Entrée plein tarif 5 € / entrée gratuite pour les moins de 26 ans, personnes en situation de handicap et demandeurs d'emploi.
Du mardi au vendredi de 13h à 18h et le samedi, de 10h à 18h
 

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Les Histoires de l'art © RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Les Histoires de l'art

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