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"La rose dégoupillée" : la naissance d'une résistante

"La rose dégoupillée" : la naissance d'une résistante

Un article rédigé par Stéphanie Gallet - RCF,  -  Modifié le 17 juillet 2023

Le récit tout en bleu de l’entrée dans la résistance de la poétesse et journaliste Madeleine Riffaud. Un très bel album signé Bertail aux dessins et Morvan au scénario avec la participation de Madeleine Riffaud et c'est publié chez Dupuis. 

Madeleine Résistante - Dupuis Madeleine Résistante - Dupuis

Une envie de résister

L'engagement de Madeleine Riffaud dans la résistance est raconté dans un formidable album "La rose dégoupillée", le premier volume de ce qui devrait être une trilogie sous le titre de Madeleine Résistante. Engagée dans la résistance dès l'âge de 16 ans, elle sera torturée et condamnée à mort par la Gestapo, elle réussira à s’échapper pour participer à la libération de Paris.

Après la Libération, elle sera proche des poètes et des artistes : Pablo Picasso qui dessinera son portrait, Vercors mais surtout Paul Eluard son grand ami. Elle publiera quelques recueil de poésie. Elle deviendra ensuite grand reporter. Elle couvrira les guerres d'indépendance, dénonçant la colonisation. Dans les années 70, elle travaillera en France, s'intéressant au quotidien des invisibles et particulièrement du petit personnel hospitalier.

Ce premier volume revient sur son enfance, son amour pour son grand-père, l’arrivée de la guerre, l’exode, la prise de conscience de la violence, de la cruauté des hommes et de l’injustice… Très vite, Madeleine veut entrer dans la résistance ne supportant plus l'atmosphère de l’occupation. Mais comment devenir résistante quand on a 15 ans ? Qu’on est une jeune fille très sage et sans réseau ?

Du sanatorium à la résistance

En mai 1941, après la mort de son grand-père chéri, Madeleine va contracter la tuberculose et être envoyée en sanatorium dans le massif de la Grande Chartreuse. Trois mois de retrait du monde qui vont passer comme un rêve. Bien sûr là-bas, Madeleine va côtoyer la mort. Le repos et le grand air étant à l'époque les seuls traitements connus. Mais ce sanatorium va être le lieu de sa formation intellectuelle avec son incroyable bibliothèque ou elle va lire tous les grands poètes dont Rainer Maria Rilke a qui elle empruntera plus tard son prénom quand elle aura besoin d'un pseudo. Mais surtout, c'est au sanatorium qu'elle rencontre son premier grand amour qui à contre-cœur la fera entrer dans la résistance.

L'amour de Madeleine n'a pas du tout envie que sa petite amie finisse exécutée par la Gestapo. Il sait aussi qu'être en couple dans la résistance, c'est offrir à l'ennemi un moyen de pression qui rend l'engagement encore plus dangereux. C'est donc en toute connaissance de cause que la jeune et un peu candide Madeleine va commencer à servir de facteur pour lutter contre l'occupation allemande.

Une histoire de rencontres

Ce premier album, c'est vraiment une histoire de rencontres : le lecteur avec Madeleine, Madeleine avec la résistance mais l'album retrace aussi la rencontre de Madeleine avec le scénariste Jean-David Morvan  et ensuite avec l'illustrateur Dominique Bertail et comment petit à petit l'idée d'une BD retraçant sa vie s'est imposée. 

Cet album est aussi une histoire d'amitié entre Madeleine Riffaud et le scénariste qui nous fait deviner ce qu'il reste de détermination et d’énergie chez la vieille dame qu’est devenue Madeleine. Pour Madeleine comme pour de nombreux autres résistants, il y a urgence à témoigner de ce qu’ils ont vécu, de l'impérieuse nécessité de lutter contre la barbarie et pour la démocratie. C’est ce qui explique son implication dans cet album.

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