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La question de l'employabilité des jeunes

La question de l'employabilité des jeunes

Un article rédigé par Melchior Gormand, Maud Denais - RCF, le 22 mars 2022  -  Modifié le 17 juillet 2023
Je pense donc j'agis La question de l'employabilité des jeunes

En France, près de 13% des 15-29 ans ne sont ni en emploi, ni en études. Comment mieux accompagner ces jeunes pour les aider à trouver leur voie et pour leur donner une place dans le monde professionnel ?

© Sdrotel Frop / Unsplash © Sdrotel Frop / Unsplash

Employabilité des jeunes : où en est-on ?


L’année 2022 a commencé par une bonne nouvelle : le taux de chômage des jeunes n’a jamais été aussi bas en 20 ans. Selon les derniers chiffres de l'Insee, près de 16% des jeunes actifs âgés de 15 à 24 ans étaient à la recherche d’un emploi à la fin de l’année 2021 mais près de 13%, ne sont ni en emploi, ni en études. Malgré cette tendance positive, ces chiffres restent malheureusement hauts dans notre pays. Pour Hélène de Castries, cheffe de projet au Pôle insertion socioprofessionnelle des 16-30 ans pour Apprentis d'Auteuil, il ne faut pas oublier que ces jeunes de bonne volonté sont bien entourés : « je suis très impressionnée par l’implication de la société et des entreprises pour les aider. Mais l’école ne prépare malheureusement pas assez au monde de l’entreprise ».


Une accumulation de problématiques rend cette employabilité difficile, affirme la cheffe de projet : « ils ont beaucoup de freins. Certains n'ont pas de moyens de locomotion et viennent de quartiers prioritaires, ils sont réfugiés mineurs ou porteurs de handicap. Mais le frein majoritaire, c’est le logement ». D'autres ont perdu confiance en eux et en leurs capacités souligne Delphine O'neille, coordinatrice nationale des Foyers Jeunes Travailleurs d'Apprentis d'Auteuil : « ils ont une estime d’eux-mêmes dégradée, et pour pouvoir s’insérer dans le monde du travail il faut s’aimer soi-même ».

 

Apprentis d'Auteuil, à l'écoute des jeunes


La Fondation Apprentis d’Auteuil met en place des dispositifs pour les préparer à l'emploi et au monde de l’entreprise. Plusieurs types de formations sont proposées pour que chacun puisse trouver la solution adaptée, en fonction de son âge, de sa situation familiale, de ses compétences et de ses projets. La fondation répond notamment à la problématique du domicile, comme l’explique Delphine O'neille : «Nous avons sept foyers jeunes travailleurs. Nous en envoyons aussi dans les dispositifs d’insertion qui se trouvent autour de nos établissements pour pouvoir les accompagner au mieux dans leur insertion et pour les amener vers un logement autonome ».


Une autre mission importante : guider ces jeunes vers l'emploi en travaillant main dans la main avec des entreprises. C'est le cas du Groupe Monnoyeur : « nous mettons en place un accompagnement pas du tout scolaire, avec un format souple. On part de ce dont ils ont envie et besoin. Ça demande de l’imagination pour les équipes qui sont composées d'éducateurs, de chargés d’insertion et de formateurs. On a une offre très variée et adaptée à chacun pour ne laisser aucun jeune aux bords du chemin » précise Hélène de Castries.

 

Qu'attendre de la présidentielle en la matière ?


La jeunesse et les professionnels attendent beaucoup de la part des nouveaux candidats à la présidentielle. Delphine O’neille raconte qu’il devient essentiel de mettre les jeunes aux cœur des décisions en les consultant directement : « il faut écouter les jeunes. Il ne faut pas proposer des solutions dans les bureaux, ils sont source de propositions et nous ne pouvons pas construire leur avenir sans eux »


Mylène Marconi, directrice des Ressources Humaines du Groupe Monnoyeur donne des solutions plus concrètes : « Il faudrait rapprocher l’entreprise du monde scolaire et du collège, et il est impératif de revaloriser les métiers techniques et manuels ». Pour Hélène de Castries, « il est important de les accompagner dans la globalité en créant des instances de rencontre, en forçant les acteurs à se parler, il faut leur proposer un accompagnement plus long et soutenu au-delà de leur 18 ans ».

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Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Je pense donc j'agis

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