La miniature mosane au XII e siècle

Le XI^e siècle bénédictin

C'est dans le giron des abbayes que s’est initialement développé l’art de la miniature, parallèlement à l’art de la calligraphie, par lequel les scribes attachés aux scriptoria des abbayes recopiaient les textes anciens.

Au XI^e siècle dans le bassin de la Meuse moyenne, ce sont les abbayes bénédictines qui ont produit les plus beaux exemplaires de manuscrits précieux, avec des traits stylistiques spécifiques, comme les initiales en rinceaux. On songe en particulier aux productions des abbayes de Saint-Jacques et de Saint-Laurent à Liège ainsi que des abbayes de Saint-Trond, de Saint-Hubert, de Gembloux et surtout de Stavelot. C’est de cette dernière abbaye que provient le chef-d’œuvre de la miniature mosane de ce temps : la bible de Stavelot (vers 1097), dont l’un des miniaturistes fut sans doute Goderan de Lobbes.

Au XII^e siècle norbertin

Le XII e siècle constitue vraiment l’âge d’or de l’art mosan. À cette époque, il semble que ce soient les abbayes prémontrées, ou norbertines, qui aient dominé la production mosane dans le domaine de la miniature. Deux pièces vraiment exceptionnelles conservées en sont issues : la bible de Floreffe et l’évangéliaire d’Averbode. Elles sont datables des environs de 1150.

Marqués par des liens avec l’orfèvrerie contemporaine et avec l’art ottonien, ces manuscrits se caractérisent notamment par une approche plus symbolique que narrative de la vie de Jésus, par de curieuses allégories animalières et par l’impact des conceptions dites typologiques (fondées sur les thèmes de l’Ancien Testament préfigurant le Nouveau) du grand théologien liégeois Robert de Saint-Laurent, alias Rupert de Deutz.

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