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La jeune femme et la mer
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La jeune femme et la mer

Un article rédigé par Stéphanie Gallet - RCF, le 29 octobre 2021  -  Modifié le 27 février 2024

La jeune femme et la mer, nouvel album de Catherine Meurisse. une résidence artistique au Japon, est l’occasion pour la dessinatrice de se plonger dans les mythes de la culture nippone mais aussi de découvrir les liens intenses qui relient cette civilisation à la nature. Un très bel album qui, comme souvent chez Catherine Meurisse, allie légèreté et gravité.

La jeune femme et la mer - Dargaud La jeune femme et la mer - Dargaud

Retrouver la légèreté

L’an passé Catherine Meurisse a été élue à l'Académie des Beaux Art. Elle est la première autrice de bande-dessinée à devenir membre de ce haut lieu de la culture. Mais en 2020, vous avez aussi entendu parler d'elle car une grande rétrospective lui a été consacrée à la BPI, la grande bibliothèque du centre Georges Pompidou à Paris.

Catherine Meurisse travaille depuis près de 10  ans à la rédaction de Charlie quand survient ce sinistre 7 janvier 2015.
Ce jour là, Catherine Meurisse a un peu trainé au lit, et elle est en retard pour  la conférence de rédaction du journal satirique.
Sur son chemin, elle aperçoit  les deux terroristes qui sortent de l’immeuble. Rien ne sera plus jamais comme avant. Elle va abandonner le dessin de presse et se consacrer à des formats plus longs. Fin avril 2016, elle publie ainsi un album bouleversant : "La Légèreté". "La légèreté, explique-t-elle c'est tout ce que j'ai perdu le 7 janvier et que j'essaie de retrouver”. Cette quête de légèreté mais aussi de beauté et d’amour c’est ce qu’on retrouve dans la plupart de ses albums. 

Catherine Meurisse avait déjà raconté se résidence à la villa Médicis à Rome, cette fois-ci elle est une artiste invitée au Japon : elle veut renouveler sa banque d’image mentale par trop occidentale. C’est en tous cas comme cela qu’elle l’exprime en début d’album. Elle veut peindre la nature, se confronter aux mystères du Japon.

Dans sa quête, elle va être accompagnée d’un artiste japonais mi-peintre, mi-poète qui cherche à peindre une femme, l’expression d’une femme. En attendant l’inspiration, il guide notre touriste à travers la mythologie et les rituels japonais. Et dès son arrivée, Catherine Meurisse va rencontrer un tanuki.

 

Un choc culturel

C’est un esprit de la forêt, un esprit malin et même coquin. Sous la plume de Catherisse Meurisse, il ressemble à un gros raton-laveur. Et lui aussi l’aide à décrypter les signes qui lui échappent. Et puis il y a aussi cette femme belle et sans complexe qui tient uns sorte d’auberge thermale, et qui elle aussi l’initie aux liens entre la culture japonais et la nature luxuriante qui les entourent.

Ce voyage au japon est un véritable choc culturel pour la dessinatrice. Et Catherine Meurisse n’a rien perdu de son humour, elle qui balade sa silhouette en jean t-shirt et gros godillots à travers la culture japonaise. La scène des toilettes japonais célèbres pour leur propreté et leur modernité mais tellement complexe qu’elle finit par appuyer sur l’alarme au tsunami au lieu de tirer la chasse d’eau. Et puis il y a aussi son arrivée le magnifique paysage d’océan et sa chambre comme toutes celles des artistes installés dans ce lieu sans aucune vue pour ne pas les déconcentrer dans leur travail alors que les administratifs ont vu sur la mer.

 

Un conte à la dimension universelle

Pour Catherine Meurisse, le Japon est un pays fascinant traversé par une inquiétude climatique qui est tapie dans ces paysages magnifiques. Son dessin comme ses textes s’inspirent des grands maitres japonais et ce livre comme les précédents est une invitation à la contemplation mais aussi à l’étude. Catherine Meurisse est passionnée par les grands auteurs classiques qu’ils soient français ou japonais et chacun de ses albums est une invitation à les relire ou à les revoir quand il s’agit de la peinture. 

Cette jeune femme et la mer est un conte sur le Japon avec une dimension universelle car il nous dit que plus que jamais notre survie dépend de notre lien avec la nature.

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©RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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