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Gad Elmaleh, le "juif berbère et arabe qui aime la Vierge Marie"

Gad Elmaleh, le "juif berbère et arabe qui aime la Vierge Marie"

Un article rédigé par Laurette Duranel avec Thierry Lyonnet - RCF, le 16 novembre 2022  -  Modifié le 17 juillet 2023
Visages Gad Elmaleh, Dieu a-t-il de l'humour ?

Qui dit mercredi, dit sortie ciné. Et ce 16 novembre, un OFNI, "un objet filmique non identifié" fait son entrée dans les salles obscures : "Reste un peu". Dans ce film, le réalisateur et acteur principal Gad Elmaleh se livre sur son amour pour la Vierge Marie et son désir de se convertir au catholicisme. Un film où la réalité, la fiction et l’humour se rencontrent et envoient un message de fraternité.
 

Gad Elmaleh dans son film "Reste un peu" - Photo ©Laura GILLI Gad Elmaleh dans son film "Reste un peu" - Photo ©Laura GILLI

"Ce film, c’est une déclaration d’amour à la Vierge Marie", résume Gad Elmaleh. On pourrait croire à une blague de plus venant de l’humoriste juif séfarade qui a grandi au Maroc, et pourtant, c’est véritablement ce que vit le comédien depuis plusieurs années. Au micro de Thierry Lyonnet, dans la somptueuse bibliothèque des Missions étrangères de Paris (MEP), il s’est confié sur son cheminement, tout en veillant à ne pas dévoiler tous les détails du film.

 

L’origine de sa "révélation" pour la Vierge Marie remonte à l’enfance. Alors qu’il se balade dans les rues de Casablanca, son père lui répète constamment de ne jamais entrer dans la bâtisse blanche surmontée d’une croix. A six ans, Gad Elmaleh brave l’interdit accompagnée de sa sœur et se rend dans ce lieu qu’il ignore être une église. "J’ai ouvert la lourde porte, j’ai fait deux pas et je me suis retrouvé nez à nez avec une statue de Marie. J’étais ébloui par cette image et je suis tombé en larmes", se souvient-il.

 

Plus tard, en 2019, c’est lors de son séjour à Lourdes, pour la production de la comédie musicale « Bernadette de Lourdes", que Gad Elmaleh est une nouvelle fois interpellé dans sa foi. "J’ai rencontré beaucoup de prêtres, de communautés religieuses et j’ai été saisi par la lumière, par la connexion avec la Torah qui est évidente", sourit-il en rappelant qu’elle correspond à l’Ancien testament pour les catholiques. 

 

Une ode à la liberté et la laïcité

 

Poussé par cette curiosité, l’humoriste décide de suivre des cours au Collège des Bernardins et fait des retraites dans les monastères. Jusqu’à formuler son souhait de se convertir. "La conversion en elle-même, c’est un sujet qui me fascine et me bouleverse. Il faut un courage incroyable", lance-t-il. Et c’est justement tout l’objet de ce nouveau film. Gad Elmaleh y interprète son propre rôle, un juif qui veut se convertir au catholicisme mais est tiraillé intérieurement parce qu’à la fois il est attiré par laVierge et en même temps il ne veut pas trahir ou décevoir sa famille. "Ce film quelque part c’est aussi une déclaration d’amour à mes parents. Une manière de les honorer", confie le réalisateur.

 

Dans le film, ses parents jouent d’ailleurs également leur propre rôle. L’aspect documentaire est poussé au maximum puisque le prêtre est interprété par un véritable prêtre et le rabbin n’est autre que l’écrivaine et rabbin, Delphine Horvilleur. On assiste à leurs discussions libres et sincères. "Elle me dit que je suis peut-être comme Abraham. Le moment où je suis bien, c’est quand je suis en mouvement vers un ailleurs, en quête", relate Gad Elmaleh. 

 

 

Moi je dis aux juifs : rentrez dans les églises, aux musulmans de rentrer dans les synagogues, et aux chrétiens de rentrer dans les mosquées 

 

 

S’il faut aller voir le film pour savoir quel est le fin mot de cette histoire de conversion, on peut d’ores et déjà vous dire que ce film est une ode à la laïcité et à la fraternité. L’objectif pour le comédien étant de "permettre aux gens de s’ouvrir, de se parler". Il invite d’ailleurs les croyants et non-croyants à pousser les portes des édifices religieux, à en apprendre plus sur les autres religions. Mais surtout, conclut-il, "j’ai envie de dire aux gens qu’ils sont libres, que nous avons le droit de remettre en question, de bousculer ce qu’on nous a donné à la naissance et que l’on n’a pas choisi que ce soit notre nom, notre religion, notre identité".

 

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©RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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