Faire le plein d'énergie avec les supers-héros d'hier et d'aujourd'hui

Radiant Black de Higgins et Costa chez Delcourt  

Un récit qui s’ancre dans une amérique contemporaine avec le rôle des réseaux sociaux qui s'intègre intelligemment à l’intrigue. Les personnages sont bien en place, les antagonistes ne sont pas forcément ceux qu’on pense. En bref, ce premier tome promet de belles choses à venir, à voir si le scénariste continuera de proposer toujours ce petit plus original. Côté crayon, comme parfois sur des séries, plusieurs dessinateurs se succèdent. Marcelo Costa, pour ce que l’on suppose être l’arc principal, donne dans ce nouveau style du comics simple et efficace. Cela ne marquera pas les esprits, avec un graphisme un peu passe partout mais lorsque Radiant Black apparaît, la mise en page et la mise en couleurs deviennent un peu plus intéressantes ! Pour ce que l’on peut appeler des interludes (les chapitres mettant en scène d’autres personnages que Nathan), Eduardo Ferrigato et Derek Lafuente proposent déjà quelque chose d’un peu plus original. Nous attendons la suite avec attention pour voir où va nous emmener le scénariste. 

Pepper Page de Walker et Jones chez Rue de Sèvres 

Landry Q. Walker, le scénariste nous propose un premier tome riche en action et en révélations pour Pepper Page qui va donc se retrouver dans le costume de Supernova, son héroïne de toujours. Un récit tout ce qu’il y a de plus classique pour les amateurs d’histoires de super-héros : Pepper Page va se retrouver dans un rôle de super-héroïne qu’elle va refuser avant de l’accepter. Comme bien souvent, notre jeune fille est réservée, dans la lune et embêtée par ses camarades. Elle n’aime pas la bagarre sauf dans les livres et les films de Supernova dont elle collectionne et connaît les histoires sur le bout des doigts. On peut ajouter qu’il est amusant de lire la mise en abyme d’une super-héroïne de papier qui prend vie à travers Pepper Page qui se retrouve à revivre plus ou moins les mêmes aventures. Côté dessin, Eric Jones, offre une partition graphique très cartoon avec des couleurs très pop et flashies presque psychédéliques : somme toute assez logique, des couleurs cosmiques pour une héroïne intergalactique ! 

Strange Adventures de King, Gerads et Shaner chez Urban Comics 

Tom King et Mitch Gerads s’étaient déjà fait remarquer avec leur travail sur Mr Miracle. Ils récidivent ici en s’accompagnant du talentueux Evan "Doc" Shaner pour toutes les illustrations se passant sur Rann et les batailles épiques dignes de Flash Gordon et John Carter dont est d’ailleurs inspiré le personnage d’Adam Strange. Le récit vacille en effet entre les souvenirs d’Adam Strange illustrés par Shaner et le moment présent dessiné par Mitch Gerads. Ce ne sont pas des chapitres ou des séquences dessinées les unes à la suites des autres mais un vrai montage s’imbriquant parfaitement, une case du présent pouvant répondre à une du passé et inversement. Les styles sont à l’opposé l’un de l’autre : froid, dur et réaliste pour le moment présent dessiné par Mitch Gerads; pulp, fun et coloré pour Evan "Doc" Shaner et toutes les séquences des souvenirs d’Adam Strange. 

Le moment présent dessiné par Mitch Gerads

Le mélange des styles peut détonner mais fonctionne à merveille grâce à la narration de Tom King qui navigue entre les époques, les points de vue et les pensées des protagonistes. Et si le travail est de grande classe et qualité - je reste encore admiratif des planches de Evan "Doc" Shaner - je dois admettre que le résultat final est quelque peu attendu (sinon à quoi servirait l'enquête de Mr Terrific?) et met un peu de temps à se conclure. Reste une vraie réflexion de l’auteur sur les thèmes qui empoisonnent notre monde tel que le racisme, la guerre, la recherche de la vérité. Reste aussi et surtout une belle histoire d’amour entre Adam Strange et Alanna. Et les habitués du scénariste retrouveront son humanisation des héros : à la fin, derrière les jetpacks et autres pistolasers, il n'y a qu'un homme, avec ses qualités et ses défauts, son courage et sa peur, sa réussite et ses erreurs. 

Le passé illustré par Evan "Doc" Shaner

Arsène Lupin contre Sherlock Holmes de Félix et Janolle chez Grand Angle 

Attention… Cette bande dessinée pourrait ne pas plaire aux amateurs du fin limier britannique qui n’a, dans ce récit, pas le beau rôle. Sherlock Holmes est ici haineux et coupable du meurtre de la chère et tendre d’Arsène Lupin. Cette histoire débute, en effet, alors qu’Arsène Lupin décide de mener enfin une vie ordinaire, comme il l’avait promis à sa compagne Raymonde. Mais après quelques péripéties, Sherlock Holmes, qui était à la poursuite d'Arsène Lupin, engage le combat et une balle perdue tue Raymonde sur le coup. Quelques années plus tard, Holmes a disparu à Londres et nous retrouvons donc Arsène Lupin sur la piste de cet alchimiste qui aurait réussi là où tant d’autres ont échoué et l’on plonge avec plaisir dans le mystère du domaine de la Barre-y-va. Une jeune femme disparue ? Un homme retrouvé mort d’une balle dans un lieu fermé et sans tireur apparent ? Déguisements, alchimie et meurtre à résoudre, l’aventure et l’enquête policière teintée de comédie tournent à plein régime pour un divertissement rempli de nombreux rebondissements. Seul regret, ne pas voir plus Sherlock Holmes mais qui devrait - vu le nom de cette série - probablement faire son retour dans la suite et la fin de cette histoire prévue en deux parties.  Au dessin, nous retrouvons Alain Janolle que nous vous avions présenté avec Ces petits riens qui changent tout. Un trait semi-réaliste qui rappelle quelque peu un graphisme de dessin animé. Le dessinateur campe bien ses personnages; les décors, la mise en scène et les couleurs de Delf sont de qualité pour remplir le contrat d’un divertissement agréable

Programmation musicale :

Je ne suis pas un héros, Daniel Balavoine

Arsène Lupin, générique de la série télévisée de Jacques Nahum par Jean-Pierre Bourtayre