Copernic, l'astronome qui mit le soleil au centre de l'univers

RCF, le 11/01/2021 à 10:42
 -  Modifié le 17/11/2022 à 08:47
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Copernic, l'astronome qui mit le soleil au centre de l'univers

Au XVIè siècle, Nicolas Copernic envisage que la Terre tourne autour du soleil, et non l'inverse. Il est le premier à soutenir cette idée qui mettra encore des siècles à s’imposer.

Wikimédia Commons - Quand émerge la pensée de Nicolas Copernic (1473-1543), la science physique est fondée sur une conception aristotélicienne de l'univers Wikimédia Commons - Quand émerge la pensée de Nicolas Copernic (1473-1543), la science physique est fondée sur une conception aristotélicienne de l'univers

Pendant presque 2.000 ans les idées du philosophe grec Aristote et de l'astronome Claude Ptolémée ont dominé la pensée scientifique incluant une conception géocentrique de l'univers. Au XVIè siècle, c'est une doctrine révolutionnaire - au sens propre comme au sens figuré - qu'élabore Nicolas Copernic (1473-1543). Il affirme que ce n'est pas le soleil qui tourne autour de la terre mais bien l'inverse, il est donc le penseur de la théorie de l'héliocentrisme. Mais sa découverte a mis des siècles à être admise de manière unanime, tant elle a bouleversé la vision du monde, de la science et de l'homme, comme l'explique Denis Savoie. "Avec des répercussions en théologie".
 

 

Le "De Revolutionibus" œuvre phare de Nicolas Copernic

 

Ce n'est qu'en 2015 que la publication en français du texte phare de Nicolas a été publiée : le "De Revolutionibus" de 1543. Ou plus exactement "De Revolutionibus orbium coelestium" traduit par "Des révolutions des orbes célestes" (éd. Les Belles Lettres). Il a fallu 40 ans et le travail de philosophes, philologues et scientifiques - dont Denis Savoie - pour éditer ses quelque 2.700 pages.

 

 

Au début du XVIe siècle, l'astronomie est dominée par le point de vue aristotélicien : c'est-à-dire par la pensée d'un philosophe - et non un scientifique - du IVe siècle av. J.-C. !

 

 

Avant Copernic, la conception aristotélicienne de l'univers

 

Au début du XVIè siècle l'astronomie est dominée par le point de vue aristotélicien : c'est-à-dire par la pensée d'un philosophe - et non un scientifique - du IVè siècle av. J.-C. ! Quand Copernic étudie l'astronomie à l'université de Cracovie, à partir de 1491, les fondements de la physique sont :

- Le géocentrisme, "c'est-à-dire que la terre est absolument immobile, elle est au centre du monde et de toutes les révolutions : étoiles, planètes... tout tourne autour d'elle" ;

- Une division de l'univers en deux parties : le monde sublunaire, "compris entre la terre et l'orbite de la lune, où se trouvent la voie lactée et les comètes - monde de la corruption des éléments", et le monde supralunaire, "immuable et parfait, où se trouvent les planètes et les étoiles" ;

- Le principe selon lequel ne peuvent avoir lieu autour de la terre que des mouvements circulaires uniformes.

 

Avant Copernic, Claude Ptolémée

 

Le grand astronome de l'Antiquité, Ptolémée, a publié de nombreux ouvrages, dont le plus connu, l'Almageste, au IIe siècle ap. J.-C. fait la synthèse de toute l'astronomie antique. Il s'agit en réalité du plus grand ouvrage scientifique  de l'Antiquité, "qui va dominer l'astronomie jusqu'au XVIe siècle et au-delà".

 

Ptolémée a-t-il fait des erreurs ? Denis Savoie rappelle que l'Almageste "est un ouvrage extrêmement technique, qui permet de calculer les positions du soleil, de la lune, des planètes, de prévoir les éclipses, les heures de lever du soleil sous toutes les latitudes, etc." L'ouvrage contient par conséquent des éléments fiables et avérés. Et en même temps des erreurs : mais pour Denis Savoie "si cosmologiquement il est erroné, le système de Ptolémée marche très bien, il prévoit parfaitement tous les mouvements célestes !"

 

Jusqu'à la fin du XVIè siècle, la science est largement basée sur l'observation plus que sur une pensée théologique. C'est dans ce contexte qu'émerge la théorie de Nicolas Copernic.

 

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