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Ce que le citoyen cède aux multinationales
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Ce que le citoyen cède aux multinationales

RCF, le 8 mars 2017  -  Modifié le 27 février 2024
Le Temps de le dire Ce que le citoyen cède aux multinationales
Qui pour contrôler les multinationales? La loi votée en février fait de notre pays un pionnier en la matière, loi jugée nécessaire mais insuffisante. On en parle avec Stéphanie Gallet.
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Dimanche 5 mars 2017, des militants de l’ONG américaine 350.org ont simulé une marée noire au pied de la Victoire de Samothrace, en plein cœur du Louvre. Le but de ce happening? Protester contre le partenariat du plus grand des musées du monde avec l’entreprise Total. Et dénoncer le pouvoir des multinationales, qui sont "devenues tellement puissantes", estime Alain Deneault, qu'il faut selon lui revoir le sens que l'on donne aux mots comme "Etat, droit, crime, frontière, loi, souveraineté" si l'on veut comprendre le monde dans lequel on évolue. Le philosophe qui ne mâche pas ses mots vient de publier "De quoi Total est-elle la somme?" (éd. Rue de l'échiquier).
 

 

Multinationales, de quoi  sont-ELLES le nom ?

Les multinationales sont des entreprises installées dans plusieurs pays grâce à des filiales dont elles détiennent une partie ou la totalité du capital. "Des groupes constitués de filiales, de structures, de holdings et qui peuvent, du fait de cette fragmentation peser de tout leur poids sur les différentes législations du monde sans qu'aucune d'entre elles soit capable de légiférer à l'échelle sur lequelle la dite multinationale évolue." Paradis fiscaux, zones franches... En d'autres termes, "avec le concours d'États complices", les multinationales "se sont données des législations avenantes", explique Alain Deneault.

Comploter, coloniser, collaborer, corrompre, conquérir, délocaliser, pressurer, polluer, vassaliser, nier, asservir, enrichir: à la façon dont Alain Deneault ouvre les chapitres de son livre, ainsi "s'enrichit" l'univers sémantique du terme "multinationale" - un univers qui fait froid dans le dos.
 

des scandales politico-financiers

L’alerte est d’abord venue des sociétés civiles des pays du Sud. Elles dénoncent depuis longtemps l’accaparement par ces firmes des richesses de leur pays alors que leurs populations vivent dans une grande misère. Le vaste scandale politico-financier qui a éclaté en 1994, "l'affaire Elf", a mis au grand jour des pratiques de corruption, de détournement de fonds, au profit de quelques uns et aux dépends des populations pauvres.

Régulièrement, ce sont les liens entre multinationales et saccage de l’environnement qui font la une des médias. Mais le détonateur ce fut l'effondrement, le 24 avril 2013, du Rana Plaza, un immeuble abritant des usines textiles au Bangladesh. Un drame qui provoqua la mort de 1.138 personnes.
 

La loi sur "le devoir de vigilance" des multinationales est actuellement "attaquée au Conseil constitutionnel".

 

quel pouvoir pour les citoyens?

Droits violés, terres accaparées, environnement pollué. Comment se défendre? Constitués en collectifs ou en associations, les citoyens peuvent faire pression sur les gouvernements. Les Amis de la Terre fait partie des associations qui ont œuvré pour que soit votée, mardi 21 février 2017, la loi sur "le devoir de vigilance" des multinationales. Si elle fait de la France une pionnière en la matière, la loi est actuellement "attaquée au Conseil constitutionnel", précise  Juliette Renaud.

 

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Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Le Temps de le dire

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