Accueil
Cannes 2023 : Johnny Depp : « je n’ai pas besoin d’Hollywood pour exister »

Cannes 2023 : Johnny Depp : « je n’ai pas besoin d’Hollywood pour exister »

Un article rédigé par Pierre Germay, au Festival de Cannes - RCF Liège, le 18 mai 2023  -  Modifié le 17 juillet 2023

Par la grâce de la réalisatrice française Maïwenn, Johnny Depp, honni par une certaine presse américaine suite à son procès en divorce, est donc devenu Roi de France ! Et ce alors que le français n’a pas sa langue maternelle…

Photo Pierre Germay Photo Pierre Germay

« Je n’étais pas sûr d’être à la hauteur de ce défi que me proposait Maïwenn, a précisé le plus célèbre des Pirates des Caraïbes en conférence de presse cannoise. Je lui ai d’abord suggéré de plutôt prendre un acteur français. Elle y avait pensé. Mais elle revenue à la charge, il lui a fallu du courage pour cela. Finalement, je suis content d’avoir accepté ».

 

Mais tout de même, Louis XV qui parle français avec l’accent anglais… « J’ai eu un professeur de français remarquable, Mathilde, qui a abusé de moi… non, je plaisante, commente un Johnny Depp moqueur. Elle m’a expliqué comment positionner ma bouche de façon bizarre. Il lui a fallu beaucoup de patience mais j’ai adoré. Finalement, c’est comme passer à travers les gouttes de pluie quand il pleut, pas de problème, je pouvais le faire ! ».

 

Son divorce très médiatisé

 

Reste que, suite à son procès en divorce hyper médiatisé aux Etats-Unis, certains pensent que l’acteur américain n’avait pas à parader à Cannes en tête d’affiche du film d’ouverture, « Jeanne du Barry ». « Que faire si quelque part, il y a 39 personnes qui sont furieuses parce que je mange un big Mac ?, s’amuse Johnny Depp. Pourquoi tous ces gens sur les réseaux sociaux perdent-ils autant de temps, de manière anonyme ? Ces gens devraient réfléchir un peu et ce demander de quoi il s’agit au juste ».

 

Cette invitation au Festival de Cannes remet Johnny Depp acteur dans la lumière. « Oui, ma présence ici est évoquée comme un come-back. Qu’on parle de cela après le covid et la crise sanitaire, je suis d’accord. Mais à mon propos, non. Ou alors, j’ai déjà eu 17 come-backs ! Peut-être les gens vont-ils cesser de m’appeler ? Je n’en sais rien ».

 

Boycott d’Hollywood ?

 

Malgré tout le ramdam médiatique Outre-Atlantique, Johnny Depp ne se sent pas boycotté par Hollywood : « Un moment, il faut réaliser qu’on a dormi pendant trente-cinq ans avant que tout cela n’éclate. Je n’ai pas du tout cette impression de boycott. Je ne vis pas à Hollywood et je n’ai pas besoin d’Hollywood pour exister comme acteur. Je ne veux pas être formaté par Hollywood ».

 

Et de poursuivre à propos du sort qui lui est réservé aux Etats-Unis, dans la presse : « Vous avez lu de la fiction rédigée de façon fantastique et torride à mon propos. Ce qui compte le plus à mes yeux, c’est qu’un film comme celui-ci se fasse. Je le ressens toujours comme un petit miracle quand un film sort. Le reste est sans importance. Et si le film sort à Cannes, alors… ».

 

Le cirque cannois et la solitude des rois

 

Habitant désormais en France, Johnny Depp voit le Festival de Cannes comme un grand cirque ! « Je suis venu ici la première fois en 1992 avec « Arizona Dream » d’Emir Kusturica. C’était déjà un cirque et c’est toujours le cas aujourd’hui, ça n’a pas changé. C’est ce qu’il y a de plus étrange à Cannes, on peut croire ce qu’on veut, la vérité reste la vérité. Ce qu’on dira de positif ou de négatif sur ce film, ce ne sont que des abstractions. Nous sommes tous ici parce que nous avons aimé ce film qu’on a fait ensemble, pas pour vendre un produit ».

 

Le Roi Louis XV apparaît dans le film de Maïwenn comme très seul, moqué par son entourage proche, ses filles en particulier. « On peut comparer avec nous, les acteurs : ce Roi doit trouver le moyen de se faire oublier, il doit se demander qui ce roi doit être par rapport à l’attente qu’on a de lui. D’autant qu’il a été fait roi très jeune. J’ai aimé sa relation avec son plus proche serviteur, La Borde (ndlr Benjamin Lavernhe). Avec lui, il s’exprime autrement, comme aussi avec d’autres personnes de son entourage. Face à Jeanne du Barry, il a évidemment aussi une toute autre approche. Il doit ainsi sans cesse diviser sa personnalité ».
 

Cet article vous a plu ?
partager le lien ...

RCF vit grâce à vos dons

RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation  de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !

  • Ce don ne me coûte que 0.00 € après déduction fiscale

  • 80

    Ce don ne me coûte que 27.20 € après déduction fiscale

  • 100

    Ce don ne me coûte que 34.00 € après déduction fiscale

Faire un don