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Au musée du Quai Branly, à Paris, l'exposition "Senghor et les Arts" rend hommage aux artistes Sénégalais
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Au musée du Quai Branly, à Paris, l'exposition "Senghor et les Arts" rend hommage aux artistes Sénégalais

Un article rédigé par Jeanne d'Anglejan - RCF, le 21 avril 2023  -  Modifié le 17 juillet 2023
L'Entretien de la semaine Léopold Sédar Senghor et les arts d'Afrique

Si Léopold Sédar Senghor a fait ses preuves comme homme politique ou comme poète, le rôle qu’il a joué dans la reconnaissance des arts africains est moins connu. Le musée du quai Branly rend hommage au chantre de la négritude avec l’exposition "Senghor et les Arts", proposée jusqu'au 19 novembre 2023. Au micro de Thierry Lyonnet, Sarah Frioux-Salgas, commissaire de l’exposition, évoque la relation de l’homme politique avec les arts.

Vues de l'exposition Senghoret les arts / © musée du quai Branly - Léo Delafontaine Vues de l'exposition Senghoret les arts / © musée du quai Branly - Léo Delafontaine

De 1960 à 1980, Léopold Sédar Senghor est le premier président de la République au Sénégal. Pendant 20 ans, il met son amour pour l’art au service du pays, pour faire en sorte que les arts du continent africain soient appréciés à leur juste valeur.

 

Une exposition d’envergure

 

"On a voulu faire découvrir un autre aspect de Senghor". Sarah Frioux-Salgas est l'une des commissaires de l'exposition. Si l'exposition permet de montrer un nouveau visage de Senghor, elle est aussi l'occasion de valoriser des pièces inédites. "L’exposition compte un don important de Jean-Gérard Bosio, qui fut le conseiller diplomatique et culturel de Senghor". À cela s’ajoutent des tableaux donnés par les archives de Dakar ou les élégies illustrées par des artistes occidentaux comme Chagall ou Manessier.

 

L’exposition permet ainsi de mieux comprendre la politique culturelle de Senghor. Les commissaires ont voulu mettre au jour l’histoire culturelle du Sénégal. "Dès 1956, Léopold Sédar Senghor a associé la culture au développement de son pays", rappelle Sarah Frioux-Salgas. Pour elle, cette idée est fondamentalement liée à Senghor.

 

L’art, un outil politique

 

De la grande manufacture de tapisserie à Thiès au théâtre Sorano érigé en 1965, Senghor est à l'origine de grands chantiers pour la valorisation de l'art. Ces institutions permettent aux Sénégalais de découvrir des figures artistiques de leur pays et de se sentir représentés. Plus largement, cela s’inscrit dans une volonté de "désoccidentaliser l’univers".

 

L’année 1966 marque un réel tournant, comme le rappelle la commissaire de l’exposition. Le premier Festival mondial des arts nègres de Dakar est le "premier grand événement culturel panafricain qui a lieu en Afrique après les indépendances". Avec l’aide de l’Unesco, Senghor met en place cette "grande exposition d’arts anciens", qui valorise différents types d’arts, comme le théâtre ou la musique. "C’est un événement symbolique très fort qui s’inscrit dans l’histoire du panafricanisme".

 

"L’exposition montre aussi des œuvres d’artistes qui ont critiqué Senghor", souligne Sarah Frioux-Salgas. Car au Sénégal, il ne fait pas l’unanimité : "quand il est au pouvoir, il empêche certaines choses, il emprisonne des dissidents". Pendant près de dix ans, le pays ne connaît qu’un seul parti. Senghor fonctionnait avec un panel d’artistes officiels, fonctionnaires et subventionnés. "Les autres avaient plus de difficulté à faire porter leur voix". En 1974, ils créent le laboratoire Agit'Art, pour "décloisonner les disciplines et ne plus être enfermés dans les institutions". L’exposition leur rend aussi hommage.

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©RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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