Accueil
Après le scandale des Ehpad, comment penser l'accueil des personnes âgées

Après le scandale des Ehpad, comment penser l'accueil des personnes âgées

RCF, le 3 mai 2022  -  Modifié le 17 juillet 2023
Où va la vie ? La bioéthique en podcast Après le scandale des Ehpad, repenser l'accueil des personnes âgées (1/5) Les difficultés du secteur

Alors que l'enquête "Les Fossoyeurs" de Victor Castanet a créé la suspicion sur l’ensemble du secteur de la prise en charge des personnes âgées, Eloi Pillet, directeur de l'Ehpad "Grenelle-Chemins d'Espérance" (Paris) et Marie-Sylvie Richard, religieuse xavière, docteure en éthique médicale et formatrice en soins palliatifs, rappellent que les difficultés profondes ne datent pas d’aujourd’hui. L’argent public n’est pas suffisant pour faire face aux besoins croissants des résidents, de plus en plus âgés et dépendants. 

©Georg Arthur Pflueger-Unsplash ©Georg Arthur Pflueger-Unsplash

"Les Fossoyeurs", le livre de Victor Castanet publié chez Fayard, a récemment dénoncé les pratiques scandaleuses d’une grande chaîne d’Ehpad (établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes) privée à but lucratif. Des pratiques confirmées par l’Inspection générale des Affaires sociales (Igas) et par l’Inspection des Finances : restrictions sur la nourriture, sur les protections intimes, utilisation indue des aides publiques … L'inquiétude est grande à la fois du côté des personnels et des familles. 


"On ne peut pas jeter l’anathème sur l’ensemble des salariés qui dans la majorité des cas font bien leur travail et accompagnent bien les résidents, tout en faisant face à un certain nombre de difficultés structurelles et conjoncturelles, notamment le manque de personnels sur le terrain", réagit Eloi Pillet, directeur d’un Ehpad au sein de l’association Chemins d’Espérance qui compte 25 établissements à travers la France. 


Les établissements d’accueil de personnes âgées sont divisés en France en trois secteurs : le secteur public (50 % des établissements), le secteur associatif (environ 25 % des établissements) et le secteur secteur privé lucratif  (un peu plus de 20 %)
"Est-il normal et éthique qu’avec de l’argent public et le financement des résidents qu’on puisse faitre des bénéfices et avoir des actionnaires ? ", s’interroge Eloi Pillet, qui dénonce certaines dérives financières. 

Un constat clair, mais pas de moyens 

 

Depuis 2015, pas moins de sept rapports ont pointé du doigt le manque de personnel dans les établissements. " Mais rien n'a été fait ", indique Eloi Pillet, qui rappelle qu'il faudrait 8 salariés pour 10 résidents selon une norme établie en 2003. Aujourd’hui, les établissements les mieux dotés sont à 6 ou 7 salarié oour 10 résidents et il n'y pas de financements de l'Etat.  A cela s'ajoute la faiblesse des salaires, la rareté du temps disponible...


"Dans nos établissements, on essaie de donner aux soignants le temps d’accompagner qui n’est pas mesurable avec une personne âgée", explique Eloi Pillet. 

"Ce que nous constatons dans nos formations en soins palliatifs, c’est que les salariés sont souvent désolés de ce manque de temps et découragés parce qu’ils veulent bien faire, mais n"y arrivent pas" observe également Marie-Sylvie Richard, médecin à la maison médicale Jeanne Garnier. "On ne parle pas suffisamment de la souffrance des soignants", regrette-t-elle. 

Cet article vous a plu ?
partager le lien ...

RCF vit grâce à vos dons

RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation  de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !

  • Ce don ne me coûte que 0.00 € après déduction fiscale

  • 80

    Ce don ne me coûte que 27.20 € après déduction fiscale

  • 100

    Ce don ne me coûte que 34.00 € après déduction fiscale

Faire un don