Alcoolisme : se mobiliser pour aider ses proches dépendants

L’alcoolisme, une maladie désastreuse
Chaque année en France, plus de 41 000 personnes décèdent de l’alcoolisme. Premier produit psycho actif dommageable avec le tabac, l’alcool peut aboutir à une dépendance maladive insidieuse. Bien que de plus en plus démocratisée, la parole sur l’alcoolisme reste encore taboue et s’accompagne parfois en supplément d’un corps médical en difficulté face à cette maladie. "Même les professionnels de santé peuvent passer à côté des signaux de la maladie" assure l'addictologue Hervé Martini, également secrétaire général adjoint de l’association ANPAA.
Un entourage en souffrance
Cette souffrance qu’inflige la maladie au malade, s’applique également à son entourage proche, "il y a un effet miroir sur l’entourage" explique le docteur Hervé Martini. L’entourage peut passer par plusieurs phases lorsqu’il prend conscience des signes de dépendance : surinvestissement, contrôle, désespoir, déni, souvent accompagnées d’un sentiment de culpabilité ou de honte. Delphine, membre anonyme de l’association Al-Anon préconise de reconnaître "notre impuissance et que nos malades ont une vraie maladie, c’est déjà déculpabilisant".
« Réapprendre à vivre pour aider le malade »
Bien qu’une aide extérieure puisse aider le malade en l’accompagnant avec des programmes structurés et des soins, son entourage reste une des principales clés de sa guérison, "si l’entourage se noie avec le malade, on ne s’en sortira pas" déplore Delphine. Se reconstruire pour aider le malade à la guérison est primordial, "il faut surpasser l’oubli de soi et apprendre à lâcher prise, le fait de se détacher est ce qui est le plus dur, mais ce n’est pas abandonner" insiste Delphine.