Vacances : comment réussir les premières avec bébé ?
Cette année, vous êtes devenus parents et cet été, vous allez connaître vos premières vacances avec bébé. Une étape importante dans votre vie de famille. Mais comment bien préparer cette période estivale ? Comment s’organiser pour les trajets ? Mer, montagne ou campagne, sur quoi être attentifs pour que tout se passe bien ? Les conseils de Nadège Pétrel, infirmière puéricultrice et du Dr Arnault Pfersdorff, pédiatre réanimateur.
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A partir de quand emmener bébé en vacances ? "Dès le lendemain de l’accouchement !" estime le Dr Pfersdorff. "A part pour des prématurés, ça peut se faire dès l’instant où l'on est détendu et que l’accouchement s’est bien passé. Evidemment, on ne va pas prendre un vol de 12 h en avion dès la naissance. Mais on fait confiance à son bébé et à soi-même. Et on y va, bien entendu, avec modération." Nadège Pétrel est plus nuancée. "Je dirai quand même d’attendre un peu." explique l’infirmière puéricultrice. "Le temps que le corps de la maman se remette en place et qu’elle puisse poser toutes les questions à la sage-femme, que l’allaitement, s’il y en, a se mette bien en route et que le bébé prenne du poids. Mais si tous les voyants sont au vert, à une heure de route, chez les parents ou la famille, qui pourront être des personnes ressources, pourquoi pas !"
Dans la valise de bébé
Reste qu’un voyage, ça s’organise. Quoi emmener dans la valise de bébé ? Quel que soit la destination, il y a les incontournables : "Couches, sac à langer, mais aussi tout ce qui pourra protéger l’enfant, chapeau, lunettes de soleil, crème solaire." liste Nadège Pétrel. Indispensable aussi une trousse à pharmacie d’urgence : "Thermomètre, paracétamol, solution de réhydratation orale en cas de fortes chaleur et aussi de quoi faire face aux piqures de moustiques, auxquelles réagissent fortement les bébés et de quoi faire aider aussi pour les poussées dentaires." Sans oublier aussi le carnet de santé. Et s’il n’y a pas de médecin à proximité sur le lieu des vacances ? "Il y a toujours la possibilité d’une télé consultation. Système qui fonctionne très bien en cas de désert médical. "assure le médecin pédiatre.
Attention à la clim et à la soif !
Partir, oui. Mais comment ? La voiture reste encore le moyen de déplacement privilégié. Mais sous conditions. D’abord avec un siège adapté au poids de l’enfant "Donc éviter celui du cousin ou du grand frère." souligne le Dr Pfersdorff. "Il y a aujourd’hui des modèles qui se clipsent sur le fauteuil arrière." Mais qu’il soit à l’arrière ou devant, dos à la route, air bag désactivé, "il faut que le bébé puisse voir l’adulte pour se rassurer." Pour Nadège Pétrel, "L'idéal est d’avoir une personne à côté de lui ou, si l’on conduit seul, de mettre des petits miroirs fixés sur les sièges arrières de la voiture. Ils permettront à travers le rétroviseur d’avoir un œil sur l’enfant et lui, de pouvoir nous voir."
A surveiller aussi, surtout pendant l’été : la chaleur dans la voiture. La clim règlerait- elle le problème ? "Non", répond le pédiatre. "Si on la met trop froide, à l’arrêt, quand on ouvrira la porte, il risque d’y avoir un petit choc thermique préjudiciable pour le bébé. Mieux vaut donc la mettre par intermittence et ne pas hésiter à aérer régulièrement l’habitacle." Faire aussi des pauses au moins toutes les deux heures et rafraîchir l’enfant. "En l’humectant avec un linge, sur les cheveux, le front, le visage et le torse." Et évidemment, lui donner à boire, ce que l’enfant n’apprécie pas forcément. D’où faire preuve d'exemple. "Le fait de montrer qu’on boit devant lui, ça va lui donner envie aussi. A cet âge, l’enfant est encore beaucoup dans l’imitation." explique le praticien.
A la mer, peau et yeux à surveiller
Une fois arrivés à destination, quels conseils pour un séjour sans danger pour bébé ? Si c’est en bord de mer, un impératif : "On évite la tranche 11h-16h : c’est là où le soleil frappe le plus fort. !" rappelle le pédiatre. Pour s’en protéger, "crème solaire minérale après 6 mois." précise Nadège Pétrel. Mais aussi, privilégier les vêtements anti-UV et surtout l’ombre sous le parasol ou un arbre. » Car la peau d’un enfant n’est pas mature avant l’âge de trois ans, insiste le pédiatre "et n’est donc capable de produire de la mélanine pour se défendre."
Autre point à surveiller : les yeux, qui peuvent être affectés par l’éblouissement. D’où l’utilité des lunettes de soleil de protection classe 3, "à tester comme un jeu avant d’arriver à la plage." conseille le Dr Pfersdorff. Ne pas oublier aussi de rincer aussi les oreilles ou les parties génitales à cause du sable. Mais surtout, garder un œil en permanence sur l’enfant. "On a trop vu arriver aux urgences des enfants déshydratés ou en début de noyade, même dans des flaques d’eau. Donc établir des tours de garde dans la famille et s’y tenir !" martèle l'auteur de "Bébé: mon premier mode d'emploi"
A la montagne: pas trop haut et bien porté !
Qu’en est-il par contre de la montagne comme lieu de destination ? Un premier conseil concernant l’altitude. "Éviter les stations à plus 1700 m." recommande le pédiatre. Pas seulement pour une question de tympans, mais de réactions. "Notamment dès la deuxième nuit, que j’appelle "nuit de la java" où l’enfant sera plus agité." sourit le Dr Pfersdorff, qui note toutefois qu’à la fin des vacances, les enfants sont plus reposés quand ils sont partis à la montagne qu’à la mer.
Mais comment emmener bébé en balade ? C’est toute l’importance du portage, l’une des spécialités de Nadège Pétrel dans ses ateliers de formation. "Jusqu’à 4/5 mois, c’est de préférence devant face à nous. A hauteur de bisous !" précise-t-elle. "Après, quand ils grandissent et s’intéressent à leur environnement, plutôt dans le dos." Sans oublier de les protéger, là encore, du soleil avec des petits hauts sur les sacs à dos. Dernier conseil avant de s'élancer : penser à prendre des bâtons de marche pour éviter les glissades dans des sentiers escarpés.
S'adapter à bébé et non l'inverse
Partir en vacances avec bébé, toute une aventure. Mais au fond, bébé s’en souviendra-t-il vraiment ? "Oui !" affirme le Dr Pfersdorff. "Il y a des souvenirs que va garder l’enfant, pas ceux au sens où il pourra piocher plus tard, mais des émotions, inscrites dans son cortex, la détente, le visage bienveillant de ses parents tournés vers lui, ça compte aussi beaucoup dans sa construction."
Bénéfices aussi pour les parents : "Ne plus être à la maison, changer d’environnement, ça fait aussi beaucoup de bien." estime l'auteure de "Partager le meilleur avec mon enfant". Cela permet d’être plus détendu, plus reposé et disponible et donc plus réceptif aux signaux que bébé pourra envoyer." Car c’est une règle d’or pour ces premières vacances : "Aux parents de s’adapter au rythme de bébé et non l’inverse." rappellent les deux spécialistes. Le cas notamment des repas , des siestes ou du coucher, sous peine d’avoir un enfant fatigué ... et ingérable ! Un effort donc à faire pour de beaux moments à partager, avant que, quelques années plus tard, ado, il refuse de partir avec vous. Mais c’est une autre histoire !
Pour aller plus loin :
"Bébé : premier mode d’emploi" par le Dr Arnaud Pfersdorff, pédiatre réanimateur. Du changement de couches aux premiers repas, en passant par le décodage des pleurs ou l’habillement, 100 fiches pratiques pour répondre à toutes vos questions au sortir de la maternité. Edition Hachette Famille -2024
Le Dr Pfersdorff à retrouver aussi sur la plate-forme "pediatre on line" : https://www.pediatre-online.fr/P
"Partager le meilleur avec mon enfant" par Nadège Pétrel, infirmière puéricultrice. Des repères pour établir une connexion basée sur l’écoute, la confiance, mais aussi la compréhension des émotions et les besoins de chacun. Avec en bonus : des séquences parent/Yoga et des relaxations à lire ou écouter. Editions Eyrolles- 2021
Nadège Pétrel à retrouver aussi sur le site : https://www.unamouraunaturel.com/
Enfin, pour des conseils complets avant de prendre l'avion, le site des "Petits baroudeurs" : https://www.lespetitsbaroudeurs.com/blog/voyager-avec-bebe-en-avion/#:~:text=N%C3%A9anmoins%2C%20sur%20la%20plupart%20des,n'est%20pas%20tr%C3%A8s%20urgent.


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