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Peut-on être une mère aimante… et avoir envie de fuir ?

Peut-on être une mère aimante… et avoir envie de fuir ?

Un article rédigé par Virginie Bardou - le 12 mai 2025 - Modifié le 12 mai 2025
Les mots du divanJournal d'une mère à l'envers

Dans Journal d’une mère à l’envers, Gaëlle de Decker, psychologue et mère, lève le voile sur une maternité sans fard, entre amour, fatigue et contradictions. Un témoignage rare et nécessaire.

Journal d’une mère à l’envers : un récit vrai, cru, bouleversant © Bethany beckJournal d’une mère à l’envers : un récit vrai, cru, bouleversant © Bethany beck

Une mère peut-elle dire qu’elle en a marre ?

C’est la question que pose en filigrane ce livre coup de poing. Gaëlle de Decker, psychanalyste, clinicienne, mais aussi mère, raconte son propre vertige : celui d’une femme qui voulait bien faire, tout faire, et qui s’est perdue en chemin. "J’ai voulu tout : travailler et écrire et être une mère, dans l’ordre et dans le désordre." Ce désordre, elle le nomme enfin. Et c’est déjà immense.

Quand la psy s’effondre

On pourrait croire que les psys ont des réponses. Mais que se passe-t-il quand leur propre famille vacille ? Quand l’adolescence d’un enfant fait éclater l’équilibre ? Gaëlle de Decker raconte ce basculement sans détour. Les disputes, l’anxiété, la perte de repères. Et ce moment de lucidité douloureuse : "Notre enfant était en souffrance, et nous aussi."

Avec son conjoint, ils cherchent de l’aide. Ils tombent sur un groupe nommé crûment "parents d’enfants tyrans". Là, dans ce cercle où elle est une mère parmi d’autres, pas une experte, elle entame un chemin de vérité.

Pourquoi avons-nous si peur d’échouer comme parents ?

Ce journal intime n’a rien d’un manuel. Il dit l’envers du décor : la solitude, la fatigue, le sentiment d’être une mauvaise mère. Mais aussi les rêves qu’on veut continuer à nourrir, malgré tout. "Et vous ? N’avez-vous jamais rêvé de quitter le navire-famille et de prendre le large… seule ?" demande-t-elle sans détour. Une question taboue, et pourtant partagée.

Comment exister encore, au milieu du tourbillon ?

Dans ce récit lucide, Gaëlle de Decker explore la charge mentale, le burn-out parental, mais aussi cette urgence : ne pas s’oublier. Continuer à écrire, à créer, à penser. Ne pas se résumer à ses rôles, même aimés. Ne pas étouffer sa vie intérieure.

Loin des clichés sur la maternité, Journal d’une mère à l’envers parle à toutes celles (et ceux) qui cherchent un équilibre, une respiration.

Et si dire sa vulnérabilité, c’était déjà résister ?

Gaëlle de Decker n’apporte pas de recettes. Mais elle ouvre une brèche, une parole précieuse. Une invitation à la lucidité, à la compassion, et peut-être à une autre manière de vivre la parentalité : plus honnête, plus souple, plus humaine.

 

Journal d’une mère à l’envers, Gaëlle de Decker. Récit autobiographique / témoignage, parution le 8 mai 2025 aux éditions Érès. 

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Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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