Le soin par les câlins : rencontre avec Madline, câlinothérapeute en Belgique

Pour Madline, tout débute par l'intérêt qu'elle porte à un concept originaire des États-Unis: les cuddle parties (soirées câlins) où des inconnus se retrouvent pour partager un moment de tendresse dans un cadre sécurisé. Intriguée, elle imagine organiser elle-même ce genre d’événement. Mais la pandémie de Covid-19 freine brutalement son projet : en pleine crise sanitaire, difficile de promouvoir le toucher.

Confinée comme tout le monde, elle profite de ce temps suspendu pour approfondir ses recherches et découvre alors la câlinothérapie, une approche basée sur le toucher bienveillant. Celle-ci consiste à utiliser le contact physique (câlins, étreintes, tenue de mains ou simples gestes rassurants) pour apaiser et reconnecter la personne à son corps et à ses émotions. Elle vise à activer les hormones du bien-être, réduire le stress et restaurer un sentiment de sécurité affective.

Madline se forme en ligne, à la fois pour s’occuper et pour acquérir une légitimité professionnelle. 

C’est une formation qui m’a bouleversée. Aujourd’hui, je suis à peu près la seule câlinothérapeute active en Belgique francophone.

Le toucher, un besoin fondamental 

Dans notre société, le contact physique est encore souvent entouré de réticences. 

On en parle volontiers, mais le pratiquer reste compliqué 

Pourtant, le toucher est essentiel à notre bien-être. Il stimule la production des quatre hormones du bonheur : l’ocytocine, la dopamine, l’endorphine et la sérotonine. Résultat ? Une détente profonde, une baisse du niveau de stress… et un renforcement du système immunitaire. Moins de stress, c’est aussi un corps plus résistant.

Madline ne se contente pas de pratiquer : elle a récemment créé la première formation en câlinothérapie de Belgique. Deux nouveaux praticiens sont actuellement en formation à ses côtés. Mais la discipline reste encore très confidentielle, faute de visibilité.

Écoute, douceur et adaptation : les clés de cette pratique

Être câlinothérapeute ne s’improvise pas. « Empathie, écoute, indépendance et recul sont indispensables pour accompagner au mieux les personnes en quête de contact » résume Madline. Lors d’un premier rendez-vous, la rencontre commence toujours par une discussion approfondie : 

Il faut d’abord s’assurer que cette approche est adaptée. Chaque personne a des besoins différents.

Une solution douce pour une société en manque de contact

À l’heure où le stress et l’isolement touchent de plus en plus de personnes, la câlinothérapie s’impose doucement comme une réponse innovante et humaine. Grâce à Madline, ce soin du corps et du cœur commence à se faire une place en Belgique. Peut-être est-il temps, tout simplement, de réapprendre à se prendre dans les bras.