Le pollinarium de Vannes, un jardin pour alerter sur les émissions de pollen

Éternuements, nez bouché, démangeaisons, ... Autant de désagréments qui touchent une partie de la population, en particulier au retour des beaux jours du printemps, à cause du pollen. Pourtant, des moyens existent pour être prévenu de la pollinisation des espèces allergisantes, notamment grâce aux pollinariums sentinelles. Il en existe vingt en France, dont un Vannes.

Créée en janvier 2015 aux salines de Conleau, l'initiative de ce jardin composé d'espèces allergisantes revient à "l'ancien responsable des espaces verts Patrick Le Toquin qui avait entendu parler du pollinarium à Nantes", débute Gérard Thépaut, adjoint au maire en charge du climat et de la biodiversité. "Ici, on cultive donc dans les conditions les plus favorables les plantes allergisantes", explique l'élu. 

Informé des pics de pollen par mail

Appartenant au Conservatoire du littoral, l'espace de 500 m2 comprend 19 espèces végétales du bassin vannetais. Parmi elles, des "espèces arbustives, des arbres, des espèces herbacées, des graminées", énumère Claire Audrain, responsable fleurissement et production à la direction des espaces verts de Vannes. Elles ont été identifiées "à l'origine avec les allergologues et (...) en fonction des espèces présentes dans la région", précise-t-elle.

Tous les jours, un professionnel des espaces verts de la Ville passe vérifier l'évolution du mûrissement du pollen. Dès qu'une espèce émet, une alerte est lancée par l'Association des Pollinariums sentinelles de France (APSF). Les personnes qui se sont abonnées gratuitement à la newsletter sont ainsi informées par mail des pics de pollen en temps réel, sur un rayon de 40 km. Ils peuvent alors débuter leur traitement avant l’apparition des premiers symptômes. 

Le réchauffement climatique entre en jeu

Depuis son lancement, il y a dix ans, le lieu a fait ses preuves. Au 1er mars 2025, 1 925 personnes étaient inscrites sur le site www.alertepollens.org. "Et le nombre d'abonnés croit chaque année, indique Claire Audrain. On voit bien que le pollinarium répond à un besoin des Vannetais."

La demande est également corrélée aux périodes d'émissions de pollens qui se sont rallongées. C'est l'une des conséquences directes du "réchauffement climatique, estime l'adjoint Gérard Thépaut. Les températures sont plus douces donc les émissions commencent plus tôt", indique la responsable fleurissement et production. 

Exemple avec le noisetier qui, cette année, "a commencé à émettre au mois de décembre ". Concrètement, la durée des émissions des pollens s'étire et, par voie de conséquence, "on a moins cette coupure qu'on avait en hiver", conclue-t-elle.