La fratrie est une véritable école de la vie
Dans l'émission Inspiration sur RCF Lyon, Laetitia de Traversay reçoit Frédérique Veyron La Croix et Inès Saint Georges, conseillères conjugales et familiales au cabinet Raphaël. Ensemble, elles explorent la fratrie comme une véritable école relationnelle et affective, où se jouent nos premières expériences d’amour, de rivalité et d’altérité.
La fratrie, ou l'apprentissage affectif - Photo de Lukas - © from Pexels« La fratrie, un lieu d’apprentissage de l’amour »
Depuis toujours, la fratrie est un espace unique, où se mêlent complicité et tensions, rires et blessures. Aucun lien n’y est parfait, mais tous nous façonnent. « Il n’y a pas de famille idéale », rappellent les conseillères. Qu’on soit aîné, cadet, benjamin ou enfant unique, notre place dans la famille influence notre personnalité, nos attitudes, notre manière d’aimer et de coopérer.
Dans la fratrie, nous apprenons à vivre ensemble : à partager, à patienter, à nous différencier. C’est là que s’expérimentent les premières frustrations, mais aussi les premiers élans d’empathie. « Ce que nous avons tous en commun, c’est la recherche d’amour », souligne Frédérique Veyron La Croix. Et cette recherche passe par l’apprentissage de l’altérité : apprendre à cohabiter, à composer avec les différences et les imperfections.
Dans la fratrie, nous faisons l’expérience de l’amour, avec le bon et le moins bon
« Accueillir la différence et construire des ponts »
Au fil des années, les rôles se précisent. L’aîné peut développer davantage la responsabilité, le cadet la diplomatie, le dernier la légèreté — sans qu’aucune règle ne soit figée bien sûr. Ce qui compte, rappellent nos intervenantes, « ce n’est pas tant la place que la manière dont chacun se saisit de cette place ».
Les parents, eux, ont un rôle clé : poser des limites, éviter les comparaisons, prévenir les rivalités. La fratrie, insistent-elles, ne s’éduque pas seule : elle se construit dans la parole, l’exemple et la présence.
Avec le temps, ces liens évoluent. Nos blessures d’enfance se révèlent parfois, mais elles peuvent aussi se transformer. Se disputer, se réconcilier, apprendre à dire ou à se taire : tout cela fait partie de la vie de famille.
Et quand les tensions ressurgissent à l’âge adulte, la tendresse et l’humour deviennent des alliés précieux : « Rire ensemble, c’est déjà retrouver un peu de paix », souligne Inès Saint Georges.
« Une école de liberté et de pardon »
Au fond, la fratrie est une école de la liberté. Nous y apprenons à être nous-mêmes, à sortir de nos rôles d’enfants pour devenir des adultes capables de reconnaître leurs erreurs, de demander pardon, de choisir le lien plutôt que la rupture.
Et si l’unité n’est jamais parfaite, elle se nourrit d’un apprentissage constant : celui de l’amour ajusté, de la bienveillance et du respect des différences.


Des itinéraires inspirants, des cafés philo, du conseil conjugal et familial et de la Communication Non Violente, le samedi à 16h50 et le dimanche à 9h30.
Lætitia de Traversay donne la parole aux hommes et aux femmes qui construisent ce monde, discrètement et passionnément : spécialistes du couple et de la famille, philosophes, formatrices en CNV (Communication Non Violente), des personnes qui osent s'engager et relever des défis, portées par leur foi en Dieu et leur foi en l'Homme.
