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Arthrose: quelles solutions aujourd'hui ?

Arthrose: quelles solutions aujourd'hui ?

Un article rédigé par Vincent Belotti - RCF, le 12 septembre 2025 - Modifié le 12 septembre 2025
Portez-vous bienArthrose : quelles solutions aujourd'hui ?

En France, c'est la première cause de handicap après 40 ans. 12 millions de personnes en sont atteintes, dont 4 à 6 millions à en souffrir tous les jours. Mais qu'est-ce qu'on entend par "arthrose" ? A quoi est-elle due ? Et quelles solutions pour vivre avec ? Le point avec le Dr Laurent Grange, rhumatologue, auteur de "Stop à l'arthrose" publié chez Solar et le témoignage de Brigitte Liesse, opérée des deux genoux et membre de l'AFLAR, association Française de lutte antirhumatismale.

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Comment définir l’arthrose ? On la considère souvent comme une usure du cartilage liée à la vieillesse. "Faux!" pour le Dr Grange qui tient à repréciser : "Le cartilage est une petite membrane qui chapeaute les os et qui permet à ceux-ci de glisser les uns sur les autres au niveau de l’articulation. Or ce cartilage est "en perpétuel renouvellement tout au long de la vie, grâce à des cellules, les chondrocytes, qui fabriquent et détruisent en même temps. Mais sous l’effet de certains facteurs, ces cellules vont détruire davantage, d’où un cartilage de mauvaise qualité." Conséquences : un os du dessous moins protégé et l’apparition de douleurs mécaniques.

Vieillissement, obésité et traumatismes

Mais quels sont les facteurs qui provoquent ce déséquilibre ? Dans "Stop à l’arthrose", on en retrouve toute une liste : les femmes, plus touchées que les hommes après la ménopause, l'hérédité, le mauvais axe de membres, des carences en vitamine C et D, le diabète et l’hyper cholestérol dans certains cas. Mais pour le rhumatologue, trois causes dominent : le vieillissement après 40 ans, l’obésité, qui "contraint les articulations, mais aussi la graisse en produisant des molécules qui vont orienter les chondrocytes vers la destruction des articulations, en particuliers au niveau des mains". Dernier facteur : "les fractures ou les lésions traumatiques proches des articulations", liées notamment à la pratique intensive de sports comme le rugby ou le ski. Mais aussi des "sur sollicitations mécaniques" en rapport avec certains métiers, comme les mains pour couturière ou le dos pour les manutentionnaires.

Un impact sur la vie professionnelle

Quelles sont les articulations les plus touchées ? En tête, les cervicales et les lombaires, suivies des pouces, hanches, chevilles et épaules, sans oublier les genoux dans 40% des cas. Le cas justement de Brigitte, touchée à la cinquantaine "Les premiers symptômes ont été à l’arrière du genou, puis au-devant." témoigne-t-elle. "Des douleurs quand je marchais longtemps, pour la descente et montée des escaliers. Et d’être longtemps debout, sur une longue distance". « Une gonarthrose, qui a eu un impact sur son activité d’enseignante en maternelle : "On est très souvent debout, on a des récréations qui sont longues. Quand on s’assoit, c’est sur des chaises basses et je ne pouvais plus faire aux enfants les exercices de motricité, comme m’accroupir en grenouille ». Une situation qui l’a obligée à passer à l’école primaire, moins sujette aux stations debout.

Douleurs et diagnostic

Mais quand consulter pour une arthrose ? "Tant qu’on n’est pas gêné, il n’y a pas besoin. Mais lorsque les douleurs arrivent, il ne faut pas attendre." souligne le Dr Grange. En parler d’abord à son généraliste. "Il interrogera la personne, à savoir s’il s’agit bien d’une douleur mécanique qui augmente à l’activité et se calme au repos. Et puis, dans le cas des genoux, le rhumatologue fera un examen clinique, vérifiera si les articulations sont axées normalement, pas déformées à la Lucky Luke." Enfin, une radio pour confirmer le diagnostic, Irm et scanners n’étant pas forcément utiles. Arthrose d’ailleurs à différencier de l’arthrite, qui, elle, est une inflammation des articulations liée à un dysfonctionnement du système immunitaire.

Une prise en charge multiple

Une fois le diagnostic posé, quoi faire contre l’arthrose ?  Les réponses sont multiples et pluridisciplinaires. "Ce n’est pas qu'un médecin, mais toute une équipe autour du patient." assure le Dr Grange. "Généraliste, rhumatologue, mais aussi kinésithérapeute, diététicien, voire ergothérapeute." Côté médicaments, la palette est large : anti douleurs, anti inflammatoires, anti arthrosiques en traitement de fond, cures thermales, mais aussi infiltrations de cortisone quand l’articulation est gonflée ou d’acide hyaluronique quand elle est sèche. Enfin, en dernier recours, la chirurgie et notamment la pose de prothèses. Brigitte en a bénéficié, suivi de trois semaines de rééducation "Les deux opérations ont été un succès : je m’y étais bien préparée avec de la kiné. Maintenant, je marche normalement, longtemps et sans douleurs." se félicite-t-elle.

Bouger, le meilleur des traitements !

Reste qu’en matière d’arthrose, le premier traitement, "c’est l’activité physique" martèle le Dr Grange. Ce qui peut être paradoxal quand on souffre des articulations. "Mais toutes les études le montrent, il faut garder une musculature autour de l’articulation qui va la protéger." explique le rhumatologue. Ainsi, pour un genou, "si on a un quadriceps suffisamment tonique, qu’on travaille par de la marche, du vélo ou de la natation, on va avoir moins mal et une amélioration de la qualité de vie." Brigitte confirme : "Moins je bougeais, plus j’avais mal. Et j’ai toujours fait un effort pour avoir une activité physique adaptée, notamment en allant régulièrement à la piscine et en marchant, même si mon périmètre était limité. Moi, je me suis soignée par le mouvement !" Activité physique qui reste d’ailleurs, avec une alimentation équilibrée à la crétoise la meilleure prévention. En bref, l'arthrose "une vraie maladie, mais qui n'est pas une fatalité et qui a ses solutions !" conclut en un sourire le Dr Grange.


Pour aller plus loin :

"Stop à l'arthrose" du Dr Laurent Grange, rhumatologue : un ouvrage très accessible, détaillant le mécanisme de l'arthrose, ses différentes formes, ses causes, traitements et prévention. Editions Solar dans la collection "Mes petits docs santé"

L'association Française de Lutte Anti Rhumatismale (Aflar) : Créée en 1928 et reconnue d'utilité publique, elle propose notamment informations sur la maladie, une écoute et représentation des patients auprès des pouvoirs publics. A retrouver sur:   https://www.aflar.org/ ou à joindre au 0810 42 02 42 (n°Azur)

Egalement le site "Stop Arthrose": https://www.stop-arthrose.org/

 

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Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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