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Après un cancer du sein : comment apprendre à revivre ?

Après un cancer du sein : comment apprendre à revivre ?

Un article rédigé par VB - RCF Hérault, le 8 octobre 2025 - Modifié le 21 octobre 2025
Les mots du divanComment vivre après un cancer du sein ?

Octobre Rose nous invite à parler du dépistage et des traitements du cancer du sein. Mais après la maladie, commence une autre épreuve : celle de la reconstruction. Comment reprendre le fil de sa vie ? Eclairage avec Gaëlle de Decker, psychologue clinicienne.

© Sarah Cervantes© Sarah Cervantes

Octobre rose nous invite chaque année à parler du cancer du sein. À informer, à sensibiliser, à dépister. Mais une fois les traitements terminés, une autre histoire commence,  souvent plus silencieuse, parfois plus rude : celle de l’après.

Un cancer fréquent mais de mieux en mieux pris en charge

En France, le cancer du sein est le plus fréquent chez les femmes, avec plus de 61 000 nouveaux cas estimés en 2023 selon l’Institut national du cancer. Grâce aux progrès du dépistage et des traitements, le pronostic s’est nettement amélioré. Mais une fois la bataille médicale engagée, puis gagnée, une question demeure : comment vivre après ?

Un parcours qui bouleverse corps et entourage

"La durée moyenne des traitements est d’environ onze mois, rapelle Gaëlle de Decker, psychologue clinicienne. Elle raconte son expérience au CHU de Montpellier : "Après cette période intense, il y a souvent un temps de flottement, un avant et un après."
Car oui, une maladie qui ne se voit pas, qui ne se sent parfois pas au début, bouleverse tout : le corps, la vie quotidienne, les proches. Le conjoint, les enfants, les amis vivent eux aussi, à leur manière, le séisme.

Le corps marqué, la féminité touchée

L’après dépend beaucoup du type de cancer, du caractère de la personne et de son entourage. Certains cancers détectés très tôt se traitent par une simple chirurgie. D’autres nécessitent des mois de chimio, de radiothérapie, parfois une mastectomie. Et toucher au sein, symbole fort de féminité, laisse des traces visibles et invisibles. La reconstruction chirurgicale a fait des progrès, avec tatouages et techniques esthétiques, mais la cicatrice intérieure, elle, demande du temps.

Ne pas rester seule face à la maladie

"Le cancer isole souvent, poursuit la psychologue. Beaucoup de femmes n’osent pas parler de leur peur, de leur fatigue, de leurs doutes. Elles cherchent à protéger leurs proches. D’où l’importance de lieux neutres, comme les consultations psychologiques ou les associations." À Montpellier, des associations comme Étincelles ou Entre Ciel et Mer proposent justement ces espaces de parole entre femmes concernées.

De l’épreuve à une nouvelle vie

Et paradoxalement, c’est parfois après la maladie que surgissent les moments de fragilité. Pendant les soins, la patiente est entourée, suivie de près. Puis soudain, tout s’arrête. "Certaines femmes se sentent alors abandonnées, raconte Gaëlle de Decker. Elles doivent réapprendre à écouter leur corps sans être dans l’hypervigilance, apprivoiser la peur de la récidive."

Pour certaines, cette épreuve devient aussi un tournant. L’occasion d’un travail sur soi, d’un recentrage sur l’essentiel, d’un repositionnement personnel. "J’ai accompagné des patientes qui ont relu toute leur vie à la lumière de cet événement, confie la psychologue. La maladie, aussi douloureuse soit-elle, peut parfois ouvrir des chemins intérieurs insoupçonnés."

Vivre après un cancer du sein, ce n’est pas revenir à "avant". C’est composer avec un nouveau rapport au corps, au temps, à soi. Et dans ce chemin, la parole, le soutien et la bienveillance sont des alliés précieux.

Pour contacter Étincelles à Montpellier, appeler le 06 34 43 62 88 ou écrire à contact-montpellier@etincelle-occitanie.com. Pour contacter la maison de Toulouse, appeler le 06 22 68 24 89 ou écrire à contact-toulouse@etincelle-occitanie.com 

Pour contacter Entre Ciel et Mer, appeler le 06 24 36 49 54 ou écrire à entrecieletmercontact@gmail.com 

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Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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