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Xavier Emmanuelli: "On ne peut pas accueillir tout le monde"

RCF,  - Modifié le 13 décembre 2017
Dans "Accueillons les migrants" (Ed. L'Archipel), le fondateur du Samu social appelle les politiques et les ONG à réfléchir sur les moyens de s'occuper des réfugiés.
2017 Les Transmetteurs/Nicolas Beaumont- Xavier Emmanuelli2017 Les Transmetteurs/Nicolas Beaumont- Xavier Emmanuelli

Xavier Emmanuelli est le fondateur du Samu Social. Actuellement, il pratique en tant que médecin au Samu social international.  Dans son dernier livre, Accueillons les migrants (Ed. Archipel) il s’inspire de l’appel de l’abbé Pierre en février 1954 pour l'appliquer à la crise des migrants.
 

"Il n’y a pas de discours politique sur les exilés en France." 

Le créateur du Samu social fustige le manque de volonté claire du gouvernement à agir: "30 000 personnes se sont noyées en Méditerranée, à nos portes. On essaie de faire ce qu'on peut mais nos structures sont sous-dimensionnées". Pour lui, le changement doit venir des individus: "Il va falloir faire changer les opinions. Les politiques devront suivre."
 

"On ne peut pas prendre tout le monde."

La semaine dernière, des associations de l’hébergement d’urgences ont réagi aux dispositifs de "recensement" des migrants mis en place par le Ministère de l'Intérieur. Elles ont appelé le gouvernement à développer un "accueil inconditionnel". Une position qui interroge Xavier Emmanuelli: "Qu’est-ce que ça veut dire "inconditionnel" ? En terme qualitatif, oui. On ne regarde pas l'origine mais la souffrance. En revanche, l'inconditionnel quantitatif, c’est absurde."

A l'inverse, le co-fondateur de Médecins Sans Frontières s'appuie sur son expérience de "médecin catastrophe": "Face au débordement des demandes, vous prenez les blessés les plus urgents. Le tri vous êtes obligés de le faire, en fonction des moyens que vous avez." Concernant les exilés, si le cas des réfugiés politiques s'impose, la sélection des "autres" semble plus complexe. "On ne va pas accueillir tout le monde, mais on va ouvrir nos cœurs. Il faut un discernement." Xavier Emmanuelli cite les 13 000 enfants qui attendaient à Calais de rejoindre leur famille en Angleterre, dont 800 seulement ont atteint leur but. "On pourrait prendre les plus fragiles, notamment les mineurs isolés."

 

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