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Violences en milieu scolaires : "Ce rapport est utile" pour le secrétaire général de l'Enseignement catholique

Violences en milieu scolaires : "Ce rapport est utile" pour le secrétaire général de l'Enseignement catholique

Un article rédigé par PHD - RCF, le 7 juillet 2025 - Modifié le 8 juillet 2025
L'Invité de la MatinaleViolences en milieu scolaire : pour Philippe Delorme, "ce rapport est utile"

L'accusation est dure. Après plusieurs mois de travail en commission, les députés Violette Spillebout (Renaissance) et Paul Vannier (LFI) ont publié leur rapport sur les violences en milieu scolaire. Ils formulent cinquante recommandations, qui ciblent en particulier l'Enseignement catholique. Levée du secret de confession, positionnement du secrétariat général de l'Enseignement catholique, fréquence des contrôles… Philippe Delorme, secrétaire général de l'Enseignement catholique, répond aux attaques. Pour lui, ce rapport est "utile". 

Philippe Delorme est le secrétaire général de l'Enseignement Catholique depuis 2019. Crédits : Pierre-Hugues Dubois / RCFPhilippe Delorme est le secrétaire général de l'Enseignement Catholique depuis 2019. Crédits : Pierre-Hugues Dubois / RCF

Lancé dans la foulée de l'affaire Bétharram, la commission parlementaire sur les violences en milieu scolaire a présenté ses conclusions début juillet. L'Enseignement catholique est particulièrement visé. 

Un rapport "utile"

Le secrétaire général de l'Enseignement catholique, salue un "rapport utile". "Il est utile parce qu'il permet, il a permis et permettra encore à des personnes victimes d'abus physiques, d'agressions physiques ou d'agressions sexuelles ou d'ailleurs victimes dans nos établissements, d'être entendues et d'être reconnues comme victimes parfois soixante, soixante-dix ans après des faits", détaille Philippe Delorme, au micro de Pierre-Hugues Dubois. "Il est fondamental que ces personnes puissent être reconnues comme victimes pour commencer à se reconstruire", insiste-t-il. 

Pour les députés qui ont publié ce rapport, l'Enseignement catholique seraient plus propices aux abus que l'enseignement public. Philippe Delorme pointe la responsabilité des internats. "On sait que beaucoup de ces crimes sont commis au sein des internats. Et proportionnellement, et surtout à l'époque où les faits ont été les plus nombreux, l'enseignement catholique avait beaucoup d'internats ainsi que, comme je disais tout à l'heure, des petits séminaires", détaille-t-il. Des conclusions corroborées par les conclusions de l'enquête de la Ciase, présidée par Jean-Marc Sauvé.

Le rôle du secrétariat général de l'Enseignement catholique

Paul Vannier (LFI) accuse également l'Enseignement catholique d'agir comme un lobbying. "Je trouve cette remarque, un peu à côté de la plaque", dénonce Philippe Delorme. "On ne fait pas du lobbying", assure-t-il. "Mais on partage, on discute, on exprime nos accords ou nos désaccords, ce qui est tout à fait normal, et dans le cadre d'une contrainte d'association", poursuit-il

Qualifié de "ministère bis de l'éducation nationale" par Paul Vannier, Philippe Delorme répond sans détour : "C'est me donner un pouvoir que je n'ai pas". Le député insoumis aimerait d'ailleurs que l'organisation de l'Enseignement catholique se calque sur celui du ministère de l'Education Nationale. Une proposition absurde pour le secrétaire général de l'Enseignement catholique. "C'est un peu paradoxal de vouloir nous aligner sur une organisation qui ne fonctionne pas", pointe-t-il.

Philippe Delorme favorable à plus de contrôles

Le rapport parlementaire appelle aussi à un renforcement du contrôle sur les écoles privées, avec au moins un contrôle périodique complet tous les cinq ans. "J'ai toujours été favorable aux contrôles", répond Philippe Delorme. "Qu'il y ait des contrôles sur le climat scolaire, c'est-à-dire que l'État s'assure que les enfants et les jeunes accueillis dans nos établissements et dans tous les établissements scolaires sont en sécurité physique et morale, me semble parfaitement légitime", détaille-t-il. 

Mais "ce qui concerne l'organisation de la vie scolaire est de la responsabilité du chef d'établissement", rappelle-t-il, faisant référence à la loi Debré. Cette disposition législative, datant de 1958, régit la relation entre l'enseignement privé et public. Philippe Delorme n'est pas naïf : "un certain nombre d'acteurs politiques ont comme ambition de réformer la loi Debré, voire de la supprimer à terme". Après six années passées à la tête de l'Enseignement catholique, Philippe Delorme passera la main en septembre à Guillaume Prevost. Les dossiers sont déjà nombreux sur le bureau de l'ancien patron du ThinkThank VersLeHaut.

 

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Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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