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Vers une fusion des fabriques d’église en Wallonie ?

Vers une fusion des fabriques d’église en Wallonie ?

Un article rédigé par Cédric Godart - le 23 juin 2025 - Modifié le 23 juin 2025
L'actualité en débatE. Van Quickelberghe (SAGEP) sur le projet de réforme des fabriques d'église en Wallonie

Le débat sur l’avenir des fabriques d’église en Wallonie revient sur la table. Ces structures, issues du régime napoléonien, gèrent aujourd’hui le patrimoine et les comptes des églises catholiques… mais leur nombre – environ 1 800 – et leur financement public posent question. La facture dépasserait les 50 millions d’euros par an, principalement à charge des communes. Étienne Van Quickelberghe, responsable au SAGEP (Évêché de Tournai), nous éclaire.
 

Étienne Van Quickelberghe - Photo © Cédric GodartÉtienne Van Quickelberghe - Photo © Cédric Godart

Ce qu'il faut retenir :

  • La Wallonie compte environ 1 800 fabriques d’église, financées en grande partie par les communes.
  • Un projet de réforme vise à fusionner ces structures pour n’en garder qu’une par tranche de 8 mille habitants.
  • L’objectif est de moderniser la gouvernance des lieux de culte et de mieux maîtriser les dépenses publiques.

Déjà porté en 2023 et 2024 par l’ex-ministre PS Christophe Collignon, le projet de réforme prévoyait une fabrique d’église pour 8 000 habitants. Objectif : rationaliser la gestion des lieux de culte, moderniser une législation vieille de deux siècles, et (pour les autorités) en limiter les coûts. 

La note n’a pas abouti avant les élections régionales de 2024, mais elle reste d’actualité. L’actuelle majorité MR-Les Engagés a également inscrit l’idée dans son programme, a-t-on appris dans l'Avenir. En charge du dossier, désormais, François Desquesnes (Les Engagés). 

Le défi est de taille : fusionner les fabriques implique de repenser la gouvernance, de répartir les charges entre communes, Région et Église, et de planifier les usages futurs des bâtiments. Plusieurs églises sont aujourd’hui fermées ou en mauvais état faute de moyens pour les entretenir. 

Dans ce contexte, la réforme vise à mieux adapter les lieux de culte à la société d’aujourd’hui, sans remettre en cause la liberté religieuse. Le mot d’ordre ? Construire un cadre clair, mais flexible, en concertation avec les acteurs locaux. « Ce n’est pas une attaque contre le culte, c’est une modernisation nécessaire de sa gestion », résumait en 2023 Christophe Collignon. 

Reste désormais à trouver un équilibre entre ambition politique et respect du terrain. Le débat est relancé. Pour Étienne Van Quickelberghe, le travail de rationalisation a déjà été mené par plusieurs paroisses, « notamment dans le Hainaut où des fusions ont été mises en place, même si nous n'avons pas encre beaucoup de recul ». 

La réforme semble inéluctable, impliquant autorités de l'église, fabriciens et gouvernement : « Je ne parlerais pas d'une question de mois, mais à mon avis d'un horizon à 1 ou 2 ans », conclut le responsable du SAGEP à Tournai.

Actualité en débat ©1RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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