“Si une personne est gay et cherche le Seigneur avec bonne volonté, qui suis-je pour la juger ?” avait déclaré le pape François le 29 juillet 2013, dans l’avion le ramenant du Brésil. Une phrase interprétée comme un changement de regard, voire de position, à l’égard de l’homosexualité. À ces paroles jugées parfois trop tolérantes, s’est ajoutée la possibilité de bénir les couples de même sexe fin 2023, hors de la liturgie. Vincenzo Bassi, président de la Fédération des Associations familiales catholiques en Europe (FAFCE), fait le point sur les questions sociétales du pontificat du pape François.
Le pape François a su imprimer son style par des phrases simples et accessibles, appuyées par des formules choc qui ont pu interpeller, notamment sur les questions des enfants et du divorce.
En signant la déclaration "Fiducia supplicans", le pape François a autorisé, sous certaines conditions, la bénédiction des couples de même sexe. Un texte qui a suscité au sein de l'Église catholique une grande vague de protestations. Selon Vincenzo Bassi, pour comprendre les paroles du pape argentin, il faut prendre l’ensemble du contexte en considération : “Ce que le pape voulait dire concerne l’accueil des personnes qui, jusqu’à maintenant, n’étaient pas considérées.”
Le pape a communiqué cette réalité d'une manière différente, mais en disant la même chose qu’on connaissait avant, en considérant les personnes comme faisant partie d’une communauté qui est ouverte.
Vincenzo Bassi a pu s'entretenir avec le pape François. Au cours de cette entrevue, il a constaté combien la position du pape était claire sur les questions de la famille et de la démographie, avec le souci du maintien d’un équilibre intergénérationnel. “Le pape a communiqué cette réalité d'une manière différente, mais en disant la même chose qu’on connaissait avant, en considérant les personnes comme faisant partie d’une communauté qui est ouverte.”
Au sein de son encyclique Laudato Si’, le pape a développé une vision claire de la question de l’équilibre intergénérationnel, explique Vincenzo Bassi. “On a besoin de jeunes, on a besoin des enfants, on a besoin des familles, et le consumérisme est le problème.” Selon le président de la FAFCE, le consumérisme crée et développe des comportements individualistes qui représentent un danger pour la démographie en Europe. “C’est pour ça qu’on a besoin de familles stables.”
On a besoin de jeunes, on a besoin des enfants, on a besoin des familles, et le consumérisme est le problème.
Ainsi, la question de la solidarité intergénérationnelle et du développement durable ne peut être résolue que si l’on sort du consumérisme et que les enfants restent au cœur du projet de société. La France, comme l’Espagne et l’Italie, commence à souffrir d’un solde naturel négatif. “Nous sommes seuls. Il n’y a plus de réseau familial. On a oublié le bien-être d’être ensemble. Il n’y a pas de politique familiale en Italie, comme en Espagne aussi, et ça va aggraver les problèmes.” Vincenzo Bassi invite à réfléchir à l’importance des communautés familiales durant le Jubilé de la famille, qui aura lieu du vendredi 30 mai au dimanche 1er juin.
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