Vers un hiver sans stations de ski ?

Un budget électrique qui explose

Les dépenses électriques représentaient jusqu'alors environ 5 % du chiffre d'affaires des stations, il atteindra cet hiver 20 % à 25 %. C’est trop pour Villard-de-Lans qui se trouve aujourd’hui dans l’impossibilité de signer tout contrat avec son fournisseur. 

En Isère, l’Alpe d’Huez, les Deux Alpes et le Collet d’Allevard, sont elles aussi menacées par cette aussi du prix de l’énergie, même si, selon Laurent Raynaud, délégué général de Domaines Skiables de France “il est trop tôt pour entretenir ce genre de crainte”.

Il reste que cette situation fait planer une ombre au-dessus de l’ensemble de l’écosystème touristique : commerçants, restaurants, loueurs et bien sûr, hébergeurs.

Plusieurs scenarios sur la table

Pour limiter la casse, certaines stations se disent prêtes à faire des efforts : ralentir la cadence de leurs remontées mécaniques, adapter leurs horaires d’ouverture ou encore renoncer aux sessions nocturnes. Des gestes qui devraient alléger la facture, mais qui ne seront pas suffisants. 

“Il y a vrai sujet de renégociation du prix de l’énergie à échelle européenne et française” explique Laurent Raynaud qui appelle aussi le gouvernement à mettre la main au portefeuille.

Si des solutions devraient être trouvées avant les premières neiges, les clients risquent cet hiver de faire face à une hausse significative du prix des forfaits “les chiffres sont têtus” regrette le délégué général de DSF “les répercussions se feront forcément ressentir sur le client final”.

Dans le contexte actuel de forte inflation, beaucoup de stations espèrent ne pas en arriver là. Une réunion ministérielle se tenait ce mardi 6 septembre, les acteurs de la montagne espèrent qu’elle actera le début d’un soutien conséquent aux stations impactées.

Des stations en difficultés financières

En Isère, les stations affichaient, fin en 2021, une perte de chiffre d'affaire d'1,2 milliards d'euros, après une saison raccourcie par le covid19 (2019/20) et une année blanche (2020/21).

La saison dernière, placée sous le signe de la reprise a connu un démarrage lent et sans clientèle étrangère avant de retrouver un rythme de croisière, au début 2022. Un signal encourageant qui n'a pas permis, pour autant, de renflouer les caisses.