Vera Khorikova : « La beauté, c’est la promesse que la vie peut changer »
Fondatrice de la New Place Art Gallery, Vera Khorikova incarne une passion cosmopolite pour la culture et la beauté. RCF l’a rencontrée pour évoquer son parcours singulier et sa réflexion autour de la célèbre phrase de Dostoïevski : « La beauté sauvera le monde ».
©New Place Art GalleryNée à Moscou, Vera Khorikova parle avec un accent chantant qui reflète son parcours de vie : une trajectoire faite de voyages, de langues et de rencontres. « La Russie n’était pas faite pour moi, il n’y avait pas la liberté que je cherchais », confie-t-elle. À 25 ans, elle quitte son pays natal, mue par une soif de découverte et d’indépendance.
Sa première destination la mène très loin : les États-Unis, où elle poursuit des études avant de travailler en Allemagne, puis pour une société suisse. Cette dernière expérience la conduit à Genève, où elle renoue avec le français, appris enfant. Elle vivra ensuite neuf ans aux Pays-Bas avant de s’installer en Belgique, à Westmalle, il y a dix ans, où elle a fondé sa famille et sa galerie d’art.
Une vie façonnée par la culture et la transmission
Vera Khorikova n’a jamais cessé de tisser des liens entre les cultures. Formée à la langue anglaise et à la sociologie, elle s’intéresse à la façon dont les gens pensent et communiquent. Aujourd’hui, elle enseigne l’anglais à des cadres d’entreprises internationales, tout en poursuivant sa mission artistique avec la galerie New Place Art Gallery, qu’elle a fondée pour promouvoir un art contemporain accessible et porteur de sens.
La culture et l’art, chez Vera Khorikova, sont une manière de comprendre le monde et de conquérir sa liberté. Une liberté qu’elle recherche depuis toujours, dans sa vie comme dans sa création. Cette aspiration, elle la tient aussi de son père, sculpteur, qui a façonné toute sa vie le marbre et la pierre.
Avant la chute de l’Union soviétique, il faisait de l’art communiste. Ce n’était pas l’art qu’il voulait faire. Après la chute du régime, il m’a dit : maintenant, je vais vivre vraiment, faire vraiment de l’art
L’héritage d’un homme qui, comme elle, a vu dans l’art un espace de vérité et d’émancipation.
Dostoïevski et la promesse du beau
Autour d’une citation de Dostoïevski, « la beauté sauvera le monde », la discussion s’élargit sur la place de l’art aujourd’hui. Pour Vera Khorikova, cette phrase doit être replacée dans son contexte.
Dostoïevski parlait au nom d’un peuple simple, souvent sans avenir, qui cherchait des échappatoires. Pour lui, la beauté représentait cela : la promesse que la vie peut changer, peut être différente.
Pour la fondatrice de New Place Art Gallery, la beauté n’est pas une abstraction. Elle est une force et un moteur de transformation, capable de relier les êtres au-delà des frontières et des langues. Une conviction qui guide sa démarche artistique depuis des années et qui, à sa manière, fait écho à l’intuition de Dostoïevski : peut-être, en effet, la beauté sauvera-t-elle le monde.


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