Vente de cigarettes : quand les buralistes du Var tirent la sonnette d’alarme
Dans le Var, les buralistes alertent sur la montée du marché parallèle de la
cigarette.Ces ventes illégales, souvent moins chères, concurrencent directement les
bureaux de tabac et échappent à tout contrôle. Réunis à Toulon, ils demandent à l’État d’agir
face à ce phénomène grandissant, et de les aider à se réinventer.
38 % des produits du tabac consommés dans le pays sont achetés hors du réseau officiel des buralistes (Étude EY-Parthénon 2025). Crédit Photo : PixabayLa région PACA compte le plus grand nombre de fumeurs en France, et le Var n’y fait pas
exception. À chaque coin de rue, il est facile de croiser des consommateurs de cigarettes.
Mais d’où viennent-elles ? Ce questionnement était au cœur de l’assemblée générale des
buralistes du Var.
Depuis plusieurs années, ces derniers s’inquiètent de l’essor du marché parallèle. Pour
Thierry Chestin, propriétaire d’un tabac à Ollioules, ce trafic menace directement son activité
: « C’est 30 % de chiffre d’affaires en moins pour les cigarettes. » Lorsqu’on évoque le prix
du paquet, il constate : « Fumer devient cher, et les prix à la sauvette restent nettement
inférieurs. »
Des nouvelles alternatives pour continuer d’exister
Pour survivre, Thierry réinvente son commerce. Jusqu’ici centré sur la presse, la vente de
tabac et les magazines, il se tourne vers la vente de CBD, légale mais encore peu
structurée. « On aimerait pouvoir compter un peu plus sur l’État pour nous aider », confie-t-il.
D’autres buralistes se diversifient en créant des espaces de snacking, en vendant du pain ou
en proposant des services postaux.
Compter sur l’État : une revendication générale
Pour Philippe Coy, président de la Confédération des Buralistes, l’aide de l’État reste
insuffisante. « Si des subventions existent, elles ne suffisent pas. On attend de la fermeté
dans cette République qui est la nôtre. Le marché parallèle est un sujet de premier ordre,
qui fragilise le réseau. C’est notre première revendication.»
Selon Frédéric Valletoux, ministre de la santé et de la prévention, le commerce parallèle représenterait entre 14 % et 17 % du tabac consommé en France.
