Var : la pointe Esterel bientôt renaturée et ouverte au public

C’est l’un des lieux les plus au sud de la région. La pointe Esterel, ancien site militaire de la presqu’île de Giens, est un des bijoux abandonnés du Var. Un temps propriété du ministère de la Défense, le lieu est confié en 2022 au conservatoire du littoral. 

Le projet de renaturation et de restauration des lieux, financé par la Mission Nature de la Française des jeux, a pour objectif à moyen-terme la piétonnisation de l’espace. 2 hectares qui sont situés sur la pointe Est de la presqu’île de Giens, près de Hyères. 

C’est un site qui a été artificialisé, bétonné sur certaines parties. Nous devons griffer le sol par endroit pour permettre la végétalisation.

Dans un premier temps, la pointe va connaître des travaux de dé-bétonisation des lieux, notamment en ce qui concerne les restes de bâtiments militaires. Le conservatoire du littoral procédera ensuite à la mise en place d’installations en bois pour empêcher le piétinement des espèces sauvages. Des “aménagements légers”, selon Sophie Sejalon, déléguée adjointe en charge des rivages de la région pour le Conservatoire du Littoral. Principalement des “poteaux-files”, petits poteaux de bois et fils de fer. Derrière la piétonnisation, c’est la préservation de l’écosystème de la pointe qui prime. 

“Nous avons déjà commencé les premiers travaux de sécurisation au mois de mars que nous allons reprendre en octobre”, poursuit la déléguée. “Pour l’instant, la faune est en train de nicher tranquillement”. 

Une biodiversité unique

La pointe Esterel n’a, depuis, pas pu être ouverte au grand public par souci de sécurisation des lieux, mais surtout de biodiversité. Sur ces deux hectares cachés du regard de la population, la flore a pu s’épanouir en silence. “On est en présence la barbe de Jupiter”, raconte passionnément Yann Corbobesse, chef du secteur ouest du Parc national de Port-Cros. Il pointe du doigt une plante qui nous arrive à mi-hauteur, habillée d’une fleur jaune pâle.

C’est une espèce protégée au niveau national. Elle est répandue sur la presqu’île mais rare, très sensible, très présente sur les sites touristiques, mais aussi très en proie au piétinement. Sur la pointe de l’Esterel, on a des individus plutôt vieux mais en très bon état. Sur 2 hectares, on doit avoir 10 ou 20 % de cette espèce. 

Ouverture au public début 2026

Le conservatoire du littoral espère pouvoir ouvrir la pointe Esterel au public courant janvier/février 2026. Pour le moment, le lieu reste interdite d’accès et surveillée de très près par une équipe d’éco-gardes. 

Dès son ouverture, le site sera accessible uniquement à pied par le sentier du littoral. Les deux hectares seront protégés en permanence par un binôme d’éco-gardes du Parc national de Port-Cros.