Valéry Giscard d'Estaing, président de la République de 1974 à 1981, est décédé mercredi soir à l'âge de 94 ans, des suites du Covid-19. Il a incarné une politique moderne et de proximité, que saluent de nombreux hommes politiques aujourd'hui, à l'instar de Damien Abad, député de la 5ème circonscription de l'Ain et président du groupe les Républicains à l'Assemblée nationale.
Damien Abad, né en 1980, n’est pas de sa génération. Mais l’ombre de Valéry Giscard d’Estaing plânera sur son engagement politique. "J’ai adhéré à l’UDF [Union pour la démocratie française, ndlr], c’est mon premier parti politique", raconte-t-il. Le parti, fondé en 1978, a initialement servi à soutenir VGe, alors président en vue des législatives. Quelques années plus tard, en 2005, alors qu’il est étudiant à Sciences Po Paris, Damien Abad vote pour la création d’une constitution européenne, que Valéry Giscard d’Estaing a en partie rédigée. "Je trouvais que c’était un texte de qualité", se souvient-il.
C’est cette passion pour l’Europe dont se souvient particulièrement Damien Abad concernant l’ancien président de la République. "On ne peut pas lui enlever cet amour pour l’Europe", affirme le député. "Valéry Giscard d’Estaing n’a jamais mis son drapeau européen dans la poche, jamais abandonné sa fibre européenne. C’est une preuve de courage, de cohérence", ajoute Damien Abad.
Valéry Giscard d’Estaing incarnait aussi la proximité avec les Français, en témoigne son invitation à un petit-déjeuner faite à des éboueurs parisiens en 1974. "Il a incarné cet art de vivre à la Française", assure Damien Abad avant d’ajouter : "Je crois qu’il voulait penser global et agir local. Il a toujours été attaché à ses terres auvergnates. Ça fait partie de lui cette proximité". Mais cela n'a pas duré. "VGE" échoue à l'élection présidentielle de 1981. "Il y a eu une rupture avec les Français", tempère Damien Abad.
Il était aussi, au moment de son élection, le plus jeune président de la République. Élu à 48 ans, Valéry Giscard d’Estaing s’est distingué par des réformes progressistes, notamment l’autorisation de l’interruption volontaire de grossesse (IVG) et l’abaissement de la majorité civile à 18 ans. Elles ont incarné "un vent de modernité" selon Damien Abad.
Ce que le député retient de l’ancien président, c’est aussi sa faculté à montrer "qu’on est de droite et qu’on peut être moderne". Il était aussi très attaché aux traditions. "Je crois qu’il ne faut pas changer ce qui est bon, ce qui est une boussole pour la société française", explique Damien Abad. "La tradition n’empêche pas le progrès, la modernité."
Aussi, "VGE" était catholique. "Il a su montrer qu’on peut avoir une foi et en même temps porter des projets politiques de modernité. C’était sa boussole, son repère et sa capacité de faire face aux événements", conclut Damien Abad.
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